Malgré une baisse des décès liés au terrorisme dans le monde en 2016, selon le nouvel indice mondial du terrorisme (GTI), les pays les plus développés ont subi une augmentation spectaculaire des décès dus au terrorisme l'année dernière. L'indice montre aussi que l’organisation terroriste dite « Etat islamique » est maintenant le groupe le plus meurtrier sur la planète, dépassant Boko Haram, après avoir revendiqué la responsabilité de 6.141 morts par des attaques dans plus de 250 villes différentes en 2015, sur 25.673 personnes tuées au total.

« Le principal constat positif est le recul global du nombre des victimes d'attaques terroristes », avec 25.673 morts, soit un recul de 22% par rapport à l'année 2014, qui fut particulièrement meurtrière, peut-on lire dans ce rapport réalisé depuis cinq ans par le Centre de recherche australien Institute for Economics and Peace (IEP), mais diffusé à partir de Londres. 

La baisse des décès a été provoquée par une action militaire contre Daech et Boko Haram respectivement en Irak et au Nigeria, mais l'indice suggère que ces groupes ont étendu leur influence dans les pays et régions voisins. Une augmentation de 650% des décès par terrorisme dans les pays de l'OCDE et une augmentation marquée des attaques terroristes transnationales signifient que le monde est maintenant un endroit encore plus dangereux en termes de terrorisme.

L’indice GTI classe les 163 pays objet de son rapport de cette année selon plusieurs critères : le nombre d’incidents terroristes sur une année, le nombre de victimes du terrorisme, le nombre de blessés suite à des attaques terroristes, et l’évaluation des dégâts matériels causés par des incidents terroristes. Et sur cette base, les pays les plus touchés sont dans l’ordre l'Irak, l'Afghanistan,...

le Nigeria, la Syrie, le Pakistan, le Yémen, la Somalie, l'Inde et la Turquie.

Les auteurs du rapport s'inquiètent également de la possibilité de voir « des combattants et des chefs de l'EI quitter l'Irak et la Syrie pour rejoindre de nouvelles déclinaisons extrémistes de l'EI ou des groupes affiliés dans d'autres pays ».

Le Maroc est classé au 122^ème rang sur les 163 pays étudiés, le 1^er étant l’Irak, suivi de l’Afghanistan, puis le Nigéria. Dans la zone MENA, le Maroc tient l’avant-dernière position, juste derrière le sultanat d’Oman, pays le moins touché par les actes terroristes.

A titre de comparaison, la France est en 17^ème position, ce qui fait d’elle un pays exposé au terrorisme, après les différentes attaques aux véhicules bélier et à l’arme blanche, et en dépit de l’état d’urgence en vigueur depuis deux ans. L’Algérie est en 49^ème position, la Tunisie en 41^ème, l’Espagne en 85^ème et les Etats-Unis en 32^ème…

Mais le pire pourrait être à venir… En effet, selon Serge Stroobants, représentant de l'Institut pour l'économie et la paix en France, « en perdant du terrain en Syrie, l'État islamique n'a plus les moyens d'organiser des attaques de grande envergure. En voyant disparaître ses capacités de gestion, le groupe se dirige de plus en plus vers des opérations isolées, menées par des individus auto-radicalisés de manière express. Les personnes se radicalisent dans le pays dans lequel elles vivent. La grande majorité des incidents terroristes ne sont pas menés par les djihadistes qui reviennent de Syrie, mais par des radicalisés qui attaquent leur propre pays. Quant aux moyens utilisés, ils sont de plus en plus réduits. Il s'agit de technologies de base, de bombes low-cost, ou même de voitures louées dans des centres de location ».