Après Taoufiq Hjira, Ahmed Khalil Boucetta ne se présente pas au Comité exécutif du parti de l’Istiqlal

Après Taoufiq Hjira, Ahmed Khalil Boucetta ne se présente pas au Comité exécutif du parti de l’Istiqlal

C’est donc un changement majeur qu’est en train d’opérer le parti de l’Istiqlal. Après la foire d’empoigne du vendredi 29 décembre, puis l’incapacité à trancher, finalement, entre le secrétaire général sortant Hamid Chabat et son challenger Nizar Baraka, voilà que des noms importants ont pris la décision de jeter l’éponge et de ne pas présenter leu candidature à l’élection du Comité exécutif.

Ainsi, après Taoufiq Hjira, qui a posté la semaine dernière un statut sur Facebook affirmant qu’il optait pour un retrait du Comité exécutif pour laisser les jeunes s’y mettre, qu’il soutiendra de l’extérieur… voici venu le tour d’Ahmed Khalil Boucetta. Ce dernier, fils du défunt ancien secrétaire général, a siégé au sein du Comité exécutif 10 années durant, de 2002 à 2012 (période lors de laquelle il fut également député), et c’est cette année-là qu’il avait choisi de quitter le CE pour s’en aller vers le courant « Bila Haouada » (sans répit en VA).

Or, pour l’élection des 26 membres du CE, le courant Bila Haouada, fondé par Abdelwahed el Fassi après son échec face à Chabat en 2012,  et comme les autres courants de Chabat, de Hamdi Ould Rachid et de la très étrange 3ème voie (Bakkali, Benhamza, el Kihel), présentera et supportera ses champions. « Je ne veux pas être candidat sous la couleur d’un courant, quel qu’il soit, et je ne suis pas entré, ni n’ai milité, à Bila Haouada, avec l’objectif de m’en servir comme tremplin...

pour le Comité exécutif », nous explique Ahmed Khalil Boucetta.

Certes, mais c’est périlleux pour le parti de l’Istiqlal car son génome est inscrit sous le signe de l’appartenance à la grande famille Istiqlal. Depuis 5 ans maintenant, et dans un souci fort louable de démocratie, des personnages venus de tous bords se sont retrouvés  au sein du CE, mais n’ayant aucun lien réel avec le parti. Soit ils y sont arrivés par opportunisme et clientélisme, soit ils traînent derrière eux des dossiers pénaux longs comme un jour sans pain…

Or, la sociologie du parti est ainsi faite que si les élections se déroulent presque normalement pour l’ensemble des instances, l’adhésion au Comité exécutif doit répondre à des normes définies et non écrites, où chaque membre doit disposer des qualités et de la crédibilité nécessaires pour diriger l’organe supérieur de l’Istiqlal, et être ainsi reconnu comme tel par les anciens membres du parti, lesquels forment la cheville ouvrière du parti fondé voici près de 75 ans par Allal el Fassi.

Taoufiq Hjira et Ahmed Khalil Boucetta ont grandi au sein de ce parti, ont milité dans tous ses organes et ils alignent une expérience dans l’appareil, ces deux atouts leur permettant d’assurer plus sereinement la transition vers une réelle démocratie de l’Istiqlal, et non un basculement vers une démocratie de façade à laquelle ni l’Istiqlal ni les Istiqlaliens ne sont vraiment préparés. Comme celle de 2012, avec les résultats qu’on sait.

AB

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