Taoufiq Hjira jette l’éponge du Comité exécutif de l'Istiqlal, mais...

Taoufiq Hjira jette l’éponge du Comité exécutif de l'Istiqlal, mais...

La veille de l’ouverture du 17ème congrès général du parti de l’Istiqlal, le président sortant du Conseil national Taoufiq Hjira a décidé de ne pas présenter sa candidature au Comité exécutif dont les membres seront élus à la fin de ce weekend qui s’annonce chaud dans la maison istiqlalienne.

Taoufiq Hjira est l’un des cadres les plus éminents du parti de l’Istiqlal. Âgé de 58 ans, licencié en droit et titulaire d’un diplôme de 3ème cycle obtenu au Canada en urbanisme, il a été ministre de l’Habitat dix années durant dans les gouvernements Driss Jettou (2002-2007) et Abbas el Fassi (2007-2011).

Fils du grand résistant Abderrahmane Hjira, plusieurs fois condamné à mort sous le Protectorat, Taoufiq Hjira est membre du Comité exécutif de l’Istiqlal depuis 1998, et il a été élu président du Conseil national du parti en 2012, après l’arrivée de Hamid Chabat au secrétariat général. Mais il a vite fait de se mettre en réserve du parti, en raison de conflits avec le nouveau chef du parti.

« Je n’ai aucun différend personnel avec Hamid Chabat, mais un conflit politique nous oppose, sur la manière de gérer le parti », dit Taoufiq Hjira, qui a atteint les plus hauts postes de l’Etat et de son parti sans jamais avoir été élu.

Dans un statut Facebook posté jeudi 28, Hjira indique qu’il ne se représentera pas au Comité exécutif, expliquant sa décision par le fait que « vingt années passées parmi mes frères au Comité exécutif sont suffisantes pour me conduire à décider de soutenir de l’extérieur de cette instance cette nouvelle phase qu’entamera le parti ». La nouvelle phase est celle de Nizar Baraka, même si Hjira ne le dit pas explicitement. Il faut bien...

que l’élection ait un sens…

Pour Hjira, qui a été ministre en même temps que Nizar Baraka sous el Fassi, cette nouvelle phase est celle qui insufflera un sang neuf au parti et à l’ensemble de la classe politique. En bon Istiqlalien, Hjira fait de l’Istiqlalocentrisme, dans le sens où il affirme que l’Istiqlal apportera de l’espoir à la classe politique dans son ensemble et aidera à améliorer son action et sa présence au sein de la société marocaine, dans l’objectif « de construire la nation et de défendre ses fondamentaux ».

Taoufi Hjira, contacté par Panorapost.com, a affirmé que depuis le 26 décembre 2016, date du communiqué signé par les dirigeants de l'Istiqlal, avec à leur tête le défunt Mhamed Boucetta, il n'a de cese de mettre en oeuvre les recommandations de ce dernier. "Ssi Boucetta nous a sévèrement tancés et nous a exhorté de ne travailler qu'à cette mission de sauvetage de l'Istiqlal. Et cette mission est de faire en sorte que Chabat parte. Après, que je sois au Comité exécutif ou non n'a que peu d'importance. Mon but est de rendre cet hommage posthume à Ssi Mhamed". On le croit.

Hjira avait reçu chez lui pour le déjeuner, dimanche dernier, l’ensemble des membres du Comité exécutif, en plus de Nizar Baraka, dans une réunion qui se voulait être celle de la réconciliation générale, mais des rumeurs courent sur le fait que Baraka pourrait proposer à Hjira de rempiler à sa fonction de numéro 2 du parti, en l’occurrence chef du Conseil national. Hjira dit ne pas vouloir mais Hjira est Istiqlalien ; il fera ce qu’on lui demandera, même en résistant, même mollement. C’est ainsi que sont les « dinosaures » de l’Istiqlal.

Aziz Boucetta

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