Les Kurdes d’Irak ont dit « oui » à 93% à l’indépendance de leur région

Les Kurdes d’Irak ont dit « oui » à 93% à l’indépendance de leur région

Lundi 25 septembre, envers et contre tous, les dirigeants kurdes d’Irak menés par leur chef Massoud Barzani ont appelé leurs concitoyens à se prononcer sur leur indépendance. Les résultats sont tombés mercredi en début de soirée… Le « oui » l’a emporté avec 92,73 %, et la participation a atteint 72,16 %, soit plus de 3,3 millions de votants. Le gouvernement de Bagdad a immédiatement demandé l’annulation du vote, soutenue par la communauté internationale, inquiète des conséquences de cette consultation.

Et donc, l'élan de ferveur et d'enthousiasme nationaliste soulevé par cette victoire des partisans du divorce avec l'Irak s'est fracassé, avant même l'annonce des résultats officiels, sur les grandes manœuvres de Bagdad et des pays voisins contre le séparatisme kurde. L'offensive conjointe déployée par l'Irak, l'Iran et la Turquie vise à isoler géographiquement l'enclave sécessionniste, à l'étrangler économiquement et à serrer l'étreinte en déployant des troupes aux portes tenues par les pechmergas, les combattants kurdes.

La première mesure de rétorsion irakienne a commencé à se faire sentir : les compagnies aériennes du Liban, d’Egypte et de Turquie ont annoncé mercredi qu’elles suspendaient leurs liaisons avec le Kurdistan irakien à compter de vendredi, à la demande de Bagdad.

Les députés irakiens ont, de...

leur côté, demandé à leur Premier ministre, en tant que chef des forces armées, de « prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’unité de l’Irak et protéger les citoyens ». Ils ont, en outre, exigé l’envoi des forces de sécurité dans les zones disputées entre Bagdad et Erbil, où les autorités du Kurdistan irakien ont également organisé le scrutin lundi.

Le pouvoir irakien est soutenu, voire poussé, par l'Iran, qui craint un réveil de son importante minorité kurde à défendre l'intégrité de sa souveraineté. Ankara joue un rôle clé dans la stratégie d'étranglement de l'entité kurde. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a longtemps été le seul allié de Massoud Barzani dan la région, a mis en garde contre un risque de «guerre ethnique et confessionnelle», si le Kurdistan irakien menait à terme son projet.

Il faut savoir que la nation kurde est partagée entre les quatre grands Etats de la région, à savoir la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Une sécession des Kurdes d’Irak présente le risque de la contagion, et d’un soutien arrière des futurs mouvements sécessionnistes si Barzani proclame son Etat, et si celui-ci est reconnu par l’ONU. Ce qui semble encore loin, très loin…

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