Le trio maudit, ou la malédiction du chiffre 3, par Moussa Matrouf

Le trio maudit, ou la malédiction du chiffre 3, par Moussa Matrouf

Le chiffre 3 est devenu plutôt indésirable ces derniers temps au sein de la classe politique nationale… et ceux qui le rejettent ont bien raison. Le 3 est en effet aussi impair que premier, en langage mathématique… et pour les rétifs à ce langage en particulier et aux maths en général, même les plus élémentaires, expliquons de quoi il retourne, même si cela peut paraître abusif d’appliquer les enseignements des sciences exactes à la politique, qui n’en est pas !

Un nombre impair ne peut être divisé par deux et un nombre premier ne se divise que par lui-même, de même que les trois partis ou chefs de ces partis qui ne devisent qu’avec eux-mêmes, l’un d’eux, plus attaché au 3 que les autres, aspirant à un 3ème mandat !

Serait-ce donc la malédiction du chiffre 3 qui aurait ainsi  frappé lors des dernières élections législatives les 3 partis arrivés en tête, en l’occurrence et dans l’ordre le PJD, le PAM et l’Istiqlal ?

Le PJD est le numéro 1, on le sait… Mais ce qui s’est produit après le « blocage » et la révocation de son secrétaire général de la présidence du gouvernement, en plus de cette lourde discussion autour du 3ème mandat de Benkirane à la tête du parti, font de ce même Benkirane l’inconnue de l’équation, en ce sens qu’il est premier et qu’il multiplie les impairs ! Ainsi de cette logique qu’il veut imposer et qui veut qu’il ne peut être divisé par 2, car il n’est divisible que par et dans lui-même… Tout cela est bien flou, très opaque, conduisant à une malédiction qui ferait du leader un prédateur de son propre parti,...

au mieux… ou un dépeceur, au pire !

Le PAM est le numéro 2 du groupe de 3, le numéro 2 dont le numéro 1 Ilyas el Omari  n’a fait ni une ni deux avant de passer à la trappe… de sauter, quoi ! El Omari est devenu la risée de tous alors que naguère la simple évocation de son nom dégrisait son prochain… Mais maintenant qu’il est tombé, c’est l’hallali général, hallebardes hautes et poignards affûtés…

Quant au 3ème larron qui est l’Istiqlal, il n’a ni chaviré ni été viré, mais il se trouve un peu entre les deux. Hamdi Ould Rachid lui a confisqué « son » syndicat, dans l’attente de le priver aussi de parti, avec quelque fraude, dans le sens coranique du terme ou, « Malheur aux fraudeurs  qui, lorsqu'ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure et qui lorsqu'eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, [leur] causent perte »…

Et ainsi donc, voilà que les choses mijotent à feu dur, dans la perspective de présenter le plat concocté à Nizar Baraka, petit-fils de son grand-père Allal, père de Laila mère de Nizar, lui-même époux de l’autre petite-fille Radia de son même grand-père et fille de la fille de l’aïeul Oum al banine, épouse d’Abbas el Fassi, lointain prédécesseur du futur secrétaire génral Nizar…

Et voilà que le populisme a donc uni le trio Benkirane, Omari et Chabat, jamais unis dans le même panier, gouvernemental soit-il ou de l’opposition. Il serait tellement regrettable de conclure qu’à défaut de panier, ces trois-là, ces gens-là, Monsieur, ne soient condamnés à se retrouver dans cette variante de panier qu’est la corbeille !

Mowatine.com (traduction de Panorapost.com)

Moussa Matrouf est journaliste et chroniqueur à Mowatine.Com et Panorapost.Com

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