La fonction publique, vraiment pléthorique ?

La fonction publique, vraiment pléthorique ?

La fonction publique au Maroc est numériquement importante, dit-on, avec un effectif de plusieurs centaines de milliers de personnes. La masse salariale est de plus de 100 milliards de DH par an, une charge lourde pour le budget général de l’Etat. Mais qu’en est-il vraiment ? Cette masse de fonctionnaires est-elle vraiment hypertrophiée ?

Deux événements expliquent que l’on puisse s’intéresser à cette question : le projet de loi de Finances en cours d’élaboration, et les derniers discours du roi sur l’administration et son incurie. La fonction publique  marocaine (hors collectivités rurales et entreprises publiques) dispose en 2016 d’un effectif civil de 585.000 fonctionnaires, pour une masse salariale de 106,8 milliards de DH.

Rapporté à la population active du royaume, arrêtée en 2017 à 11.747.000 personnes, cet effectif de 585.000 fonctionnaires représente 5%.  Si on y ajoute les employés des collectivités locales (150.000) et des entreprises publiques (100.000), l’effectif des fonctionnaires serait de  833.000 personnes, soit 7% de la population active.

La moyenne de la fonction publique rapportée à la population active dans les pays de l’OCDE est de 15,5%, ce qui relativise l’idée que les fonctionnaires au Maroc soient trop nombreux. Comparons maintenant à d’autres pays, come le montre le...

tableau ci-dessous…

Plus proche de nous, et plus à notre niveau de développement et de notre culture, le Algériens alignent 2 millions de fonctionnaires civils, 2,5 fois plus que le royaume, et la Tunisie 800.000, autant que le Maroc, alors même que sa population totale (10.000.000 d’individus) est inférieure à notre population active.

Le problème n’est donc pas dans l’effectif et son volume mais dans deux autres éléments : les affectations et la productivité. En effet, et alors même que certains services sont desservis par un manque flagrant d’effectifs, d’autres sont pléthoriques, et leurs fonctionnaires versent alors dans l’absentéisme. Quant à la productivité, par manque de procédures claires et de contrôle strict, on constate un relâchement des efforts et de la contribution au bon fonctionnement des administrations.

Enfin, la masse salariale publique au Maroc est passée de 60 milliards de DH en 2007 à 106,8 milliards en 2016, avec un grand bond en avant effectué par le gouvernement Abbas el Fassi lors de l’Accord du 26 avril 2011. C’est cette augmentation sévère qui est contestée, ainsi que le volume atteint, appelé à augmenter mécaniquement par l’effet des augmentations de salaires et des avancements administratifs.

AB

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