Produit auto-assumé de l’école publique, le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur (en plus de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique) Mohamed Hassad a tenu une conférence de presse, lors de laquelle le mot d’ordre et l’esprit général  a été la réhabilitation de l’enseignement public.

Il commence sur les chapeaux de roues : « Une grande partie des cadres actuels au Maroc a été formée par l’école publique, car tout le monde n’a pas été scolarisé à la mission. Il faut cesser de ressasser que le niveau de notre enseignement est bas et il faut croire en l’avenir. Cessons de nous culpabiliser »…  On veut bien le croire, lui, mais les faits sont têtus, car on se rappelle que son prédécesseur Rachid Belmokhtar avait affirmé en 2015 que 76% des élèves issus du primaire de l’enseignement national ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture.

Et Mohamed Hassad de dérouler ses cinq grands objectifs pour le succès et la réussite :

1/ Enrichissement de l’offre pédagogique avec la création d’une branche internationale dans l’enseignement secondaire. Cela concerne 5% des élèves de première année, et l’offre suivra la demande si elle venait à augmenter ;

2/ Introduction de la langue française dès la première année du primaire ;

3/ Amélioration des méthodes d’apprentissage, avec notamment la suppression des tableaux noirs et de la craie ; plus de 230.000 tableaux vont être achetés et 350.000 tables de travail pour les élèves, à 400 DH pièce ;

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Remédier à l’encombrement des salles de classe, ce qui passe par le recrutement, déjà effectué, de 24.000 enseignants – dont 11.000 sont à l’œuvre –  et la création de 5.000 nouvelles classes, sachant que les enseignants sont tenus d’adopter des tenues vestimentaires convenables. Cela a abouti au résultat d’une « moyenne nationale de 25 élèves dans les classes de première année du primaire ». Pour le reste des classes, « de la 2^ème  année du primaire à la 2^ème  année bac, la moyenne nationale est de 30 élèves par classe, étant entendu que 99% d'entre elles accueillent moins de 44 élèves ».

De plus, 9.917 établissements scolaires et 799 internats ont été réhabilités et pour chaque 10 établissements, 2 inspecteurs seront mobilisés. Pour inspecter et contrôler l’absentéisme (les noms des enseignants tire-au-flanc seront affichés) et le comportement des professeurs.

5/ Renforcement de la complémentarité entre école et formation professionnelle, avec l’élargissement du cycle professionnel collégial, pour couvrir 251 collèges et 14.477 élèves pour l’année scolaire entamée. De fait, l’effectif du nombre d’élèves bénéficiaires passera de 6.600 (2016) à 14.477, cette année.

Il faut accorder crédit aux ambitions du ministre Hassad, connu pour sa rigueur et sa fermeté, mais il faut aussi tempérer son optimisme, en cela que les réalités sont rudes et que la mise en place de toutes ces mesures risque de se heurter aux contraintes budgétaires et au facteur humain.

Bonne rentrée à toutes et à tous, grands et petits.

AB