Quand le drame migratoire fait l’objet d’un exercice de maths en France, avec  des migrants en « unités »

Quand le drame migratoire fait l’objet d’un exercice de maths en France, avec  des migrants en « unités »

Décidément, la France n’est plus ce qu’elle était, ce qu’elle fut… Un manuel scolaire de la maison d’édition Nathan a en effet créé la polémique, voire suscité un tollé, en illustrant un exercice de maths avec des migrants, réduits au rang d’ « unités ». L'exercice invite les lycéens de Terminale L et ES à dénombrer le nombre de migrants susceptibles d'arriver sur une île de la Méditerranée !

Un manuel scolaire peut-il présenter la dramatique crise migratoire en Méditerranée sous forme d'un problème de maths? C'est la question qui se pose à la lecture de ce problème de mathématiques. Que dit l’énoncé ?

Il  propose de calculer le nombre de migrants « fuyant la guerre », censés arriver sur une île méditerranéenne à un moment "t" avec les paramètres suivants: « La première semaine, il en arrive 100. Puis chaque semaine, le nombre de nouveaux arrivants augmente de 10% [...] En déduire le nombre total de migrants qui seront arrivés dans cette île au bout de 8 semaines ». Et le manuel de préciser : « Arrondir à l'unité ». 

Cet...

exercice, illustré par une photo de migrants sur un bateau pneumatique, a provoqué l'indignation d'associations de défense de migrants comme d'hommes et de femmes politiques, dont certain(e)s accusent l'éditeur d'alimenter insidieusement la théorie du grand remplacement chère au Front national, qui théorise une supposée substitution de la population française par une population non-européenne, principalement venue d'Afrique noire et du Maghreb.

Les éditions Nathan ont réagi à la polémique : les programmes actuels invitent à « traduire une situation concrète à l’aide d’une suite arithmético-géométrique. C’est ce que nous avons souhaité appliquer dans cet exercice en prenant un exemple d’une population qui croît régulièrement en lien avec un sujet d’actualité ». « Néanmoins, nous comprenons que le choix de cette thématique ait pu heurter », poursuit le communiqué. « Nous nous en excusons et nous engageons à modifier la thématique de l’exercice lors de nos prochaines publications », assurent les éditions Nathan.

C’est heureux, mais le mal est fait et la véritable nature de la France profonde paraît clairement. La France n’est plus ce qu’elle était, ce qu’elle fut.

AB

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