Le député français M’jid el Guerrab mis en examen pour « violences volontaires avec armes »

Le député français M’jid el Guerrab mis en examen pour « violences volontaires avec armes »

M’jid el Guerrab est un député français, au titre de la 9ème circonscription des Français de l’étranger. Le public marocain le connaît bien parce qu’il a fait sa campagne législative depuis Casablanca, et qu’il a vaincu Laila Aïchi. Il a été placé en garde à vue pour coups et blessures aggravés sur la personne d’un responsable socialiste, Boris Faure. Il vient d’être mis en examen pour « violences volontaires avec armes ».

Mercredi 30 août, à Paris, ce dernier aborde M’jid el Guerrab et l’apostrophe violemment. L’animosité entre les deux hommes remonte au temps où le député La République en Marche ! du président Emmanuel Macron militait dans les rangs du parti socialiste. Le jeune Franco-marocain (originaire du Moyen Atlas) suit un parcours sans faute, passant d’un cabinet à l’autre, travaillant pour des responsables socialistes de premier plan, comme Ségolène Royal. Diplômé de Science Po Aix-en-Provence, il décide de faire de la politique et envisage de se présenter dans la circonscription des Français de l’étranger au nom du PS, mais il se sent indésirable, accuse les dirigeants de sa formation de truquer la primaire pour les législatives et quitte le parti.

Elu, il vit entre Paris et Casablanca, milite dans les rangs de LRM et se fait sa place au sein de son groupe parlementaire. Très actif sur les réseaux sociaux et dans les milieux de la société civile marocaine, il vient de trébucher en se laissant aller à un coup de sang, qui a fait couler celui de Boris Faure.

Dans deux messages publiés sur son compte Facebook, il raconte que le socialiste lui a serré le poignet au point de le briser et qu’il s’est défendu en assénant à son agresseur (selon lui) deux coups de casque sur la tête. Boris Faure tombe à terre, la tête en sang. Il  est transporté aux urgences pour traumatisme crânien sérieux. Son pronostic vital aurait été engagé.

Selon le journal Marianne, qui a révélé...

les faits, le responsable PS aurait au cours de l'altercation traité le député LREM de « sale arabe », citant des témoins. Des propos que semble confirmer M'jid El Guerrab à l'AFP, à qui le député précise avoir réagi à des « insultes racistes ». Selon l'AFP, l'entourage de Boris Faure qualifie pour sa part ces accusations de « surréalistes ».

« Boris Faure avait vraisemblablement, la volonté d’en découdre », écrit le député. « Il m'a agressé verbalement et physiquement en me tordant le poignet devant témoin. Je n'ai pas réagi à ses menaces et ses insultes, avant qu'il ne pose la main sur moi (...) Je me suis légitimement senti agressé physiquement et je me suis défendu ». El Guerrab ajoute : « Je condamne toutes les formes de violences qui ne sont jamais une réaction appropriée. Je regrette sincèrement d'avoir cédé à la provocation ».

Cela n’empêche pas que ce vendredi 1er août, le jeune député est placé en garde-à-vue dans les locaux de la police parisienne. Il s’est mis en congé de son groupe et de LRM pour laisser la justice suivre son cours. Il a également porté plainte contre Faure.

Jusque-là, les versions divergent, des témoins racontant la scène et affirmant que le député allait « massacrer » son adversaire s’il n’avait été maîtrisé par des personnes se trouvant à proximité. D’autres appuient la thèse de l’insulte raciste « sale arabe ». La justice devra faire la part des choses.

Ce samedi 2 septembre M’jid el Guerrab a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour « violences volontaires avec arme » ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, a indiqué son avocat Yassine Yakouti. « Des propos sont échangés, M. Faure tient le poignet de M. El Guerrab, qui va le dégager et lui infliger deux coups de casque [de moto] stupides, aux conséquences qu’il n’avait à l’évidence pas calculées », précise Eric Dupond-Moretti, l’avocat du mis en cause.

Aziz Boucetta

 

 

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