Qu'est-ce que la fête du 14 août ? 

Qu'est-ce que la fête du 14 août ? 

C’était il y a quelques jours, un 14 août comme on en fête chaque année depuis 1979 au Maroc. Une fête nationale pour commémorer un évènement de taille, ayant sans contredit marqué l’histoire contemporaine du Royaume. On parle ici du 38ème anniversaire de la récupération de Oued Eddahab.

Mais si cette commémoration est si importante, c’est que l’évènement célébré est souvent très pertinemment décrit comme « une étape cruciale dans le parachèvement de l’intégrité territoriale du royaume ».  Cela dit, pour mieux comprendre les raisons de cette assignation, un rappel historique serait de mise.

Souvenez vous, la lutte du Maroc pour la récupération de ses territoires avait débuté en novembre 1957, lorsque les tribus des Ait Baamrane s’étaient soulevées contre l’occupation espagnole et étaient parvenues à libérer Tarfaya, puis Sidi Ifni en 1969.

Une victoire auréolée par le retrait total des troupes espagnoles et la récupération du reste du territoire sahraoui grâce à la Marche Verte quelques années plus tard, en 1975.

Le reste du territoire, ou presque. Conformément aux accords de Madrid, à peine les deux tiers septentrionaux du territoire (Seguia el-Hamra) sont récupérés par le Maroc, le tiers sud restant (Oued Eddahab-Lagouira), sera attribué à la Mauritanie. Cependant, le voisin du Sud s’est retrouvé dans l’obligation de lever la main sur cette zone lorsque le 14 août 1979, Hassan II recevait au Palais royal de Rabat oulémas,  notables et  chefs de tribus de la province de Oued Eddahab venus renouveler leur serment d’allégeance,  revendiquant ainsi les liens établis entre la monarchie et les tribus locales et réaffirmant leur attachement à leur mère patrie, malgré les tentatives échouées de  l’Algérie et du Polisario pour attribuer ce territoire marocain aux séparatistes.

Par cet acte solennel et hautement patriotique, les habitants de Oued Eddahab ont signifié que le Sahara a toujours été marocain et qu'il le restera,...

en dépit des manœuvres des adversaires. À ce propos, le roi défunt avait dit ceci : "Nous venons de recevoir en ce jour béni, votre serment d’allégeance, que nous préserverons et conserverons précieusement, comme un dépôt sacré. Désormais, vous devez honorer ce serment. De notre côté, nous faisons également un devoir de garantir votre défense et votre sécurité et d’oeuvrer sans relâche pour votre bien-être. Soyez donc, mes chers fils, les bienvenus au sein de votre patrie. Rendons grâce au Tout-Puissant de nous avoir comblés de ses bienfaits en rattachant le Sud de notre pays à sa patrie Nord et en restaurant les liens de sang entre ses fils". Allant plus loin, Hassan II allait procéder à un autre acte de reconnaissance aux populations sahraouies : Il distribue alors des armes aux représentants des tribus, afin de symboliser la poursuite de la lutte pour la défense de l’intégrité territoriale. Le 11 août 1979, le drapeau marocain flottait sur Dakhla, chef-lieu de la région.

Le souverain continue sur cette lancée même au niveau diplomatique et part, le 4 mars 1980,  à la rencontre de la population de Oued Eddahab dans le cadre de la première visite officielle à Dakhla à l'occasion de la Fête du Trône.

Depuis, le Maroc accorde un intérêt particulier aux provinces du sud en multipliant les initiatives de projets visant à consolider leur dynamique de développement social et faire de la région du Sahara un pôle économique intégré, un moyen parmi d’autres de déjouer toutes les conspirations des ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc.

Pour sa part, le roi Mohammed VI ne manque pas de réaffirmer durant ses discours officiels la primordialité de la question du Sahara en appelant les marocains à « la mobilisation et à la vigilance pour faire face aux manœuvres des ennemis de la Nation ».

Sahar Mestari

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