Affaire el Mahdaoui : d’autres charges (pénales) pourraient peser sur le journaliste

Affaire el Mahdaoui : d’autres charges (pénales) pourraient peser sur le journaliste

Les poursuites engagées contre le journaliste Hamid El Mahdaoui pour «non dénonciation de faits pouvant porter atteinte à la sûreté de l’Etat» est «vide», estime Lahbib Hajji, membre de la défense du directeur du site Badil.info, incarcéré le 20 juillet à al Hoceima, jugé et condamné à trois mois de prison ferme pour incitation à manifester.

Un  communiqué du procureur du roi auprès de la cour d’appel de Casablanca avait indiqué en fin de semaine dernière que Hamid el Mahdaoui fait l’objet d’une enquête sur la base de l’article 209 du Code pénal, pour «non dénonciation de faits pouvant porter atteinte à la sûreté de l’Etat».

Cet article du Code pénal dispose qu’ « est coupable de non révélation d'attentat contre la sûreté de l'Etat et punie d'un emprisonnement de deux à cinq ans et une amende de 1.000 à 10.000 DH toute personne qui, ayant connaissance de projets ou d'actes tendant à la perpétration de faits punis d'une peine criminelle par les dispositions du présent chapitre, n'en fait pas, dès le moment où elle les a connus, la déclaration aux autorités judiciaires, administratives...

ou militaires».

Lahbib Hajji estime que la partie de l’article évoquant la «connaissance de projets ou d'actes tendant à la perpétration de faits punis d'une peine criminelle par les dispositions du présent chapitre » ne s’applique pas à son client. Hajji s’est refusé à d’autre commentaire évoquant le secret qui entoure toute instruction, et donc celle en cours.

Pour rappel, el Mahdaoui s’est fait connaître par des vidéos virulentes contre… tout, et l’Etat en particulier. Jeudi 20 juillet, la police l’avait interpellé alors qu’il se trouvait sur une place publique, à al Hoceima, et qu’il appelait les gens à manifester, selon l’acte d’accusation, alors même que la manifestation avait été interdite par les autorités de la ville. Journaliste de métier, el Mahdaoui n’est pas poursuivi, ni n’a été condamné, en vertu des dispositions du Code de la presse et de l’Edition, en cela que les juges ont estimé que son acte ne relève pas de son métier. Il a interjeté appel contre sa condamnation par le tribunal de 1ère Instance d’al Hoceima à trois mois de prison ferme et 20.000 DH d’amende.

Nizar Bennamate

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