Suite à une affaire de corruption, la Cour suprême du Pakistan a destitué vendredi 28 juillet le Premier ministre Nawaz Sharif après une enquête sur la fortune familiale du chef du gouvernement. L’enquête a été lancée en réponse au scandale suscité autour de l’ancien Premier ministre après l’éclatement de l’affaire Panama Papers l’année dernière.

Le parti au pourvoir sera donc chargé de désigner un nouveau Premier Ministre en attendant les prochaines élections prévues pour 2018.

Il est à rappeler que cet évènement n’est pas une première au Pakistan. Car si depuis l’indépendance du pays en 1947, aucun Premier ministre n’est parvenu à achever son mandat, Nawaz Sharif lui-même en est à son 3^ème, après avoir été victime d’un coup d’état militaire en 1999 qui lui avait valu l’exil en Arabie Saoudite, et encore en...

1993, poussé à démissionner pour des accusations semblables à celles-ci.

Et bien que le désormais ancien Premier ministre démente toutes les accusations dont il fait l’objet, et parle même d’un « complot », il se voit accusé d'avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus via des holdings off-shore par ses trois enfants, notamment à Londres. Il est par conséquent « disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d'occuper le poste de Premier ministre » selon les déclarations du juge Ejaz Afzal Khan.

La décision qui réjouit l’opposition. C’est ce que l’on peut conclure de la déclaration de Jehangir Khan Tareen, membre du PTI (Mouvement du Pakistan pour la justice) qui affirme : « Aujourd’hui le peuple pakistanais a obtenu la justice. Un nouveau chapitre a commencé ».

Sahar Mestari