Une journée (presque) ordinaire à al Hoceima
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- 20 juillet 2017 --
- Maroc
Jeudi 20 juillet, à al Hoceima, une journée comme les autres, sans vraiment l’être… Un climat serein et détendu, mais en même temps tendu. La grande manifestation prévue de longue date pour aujourd’hui 20 juillet (jour anniversaire de la bataille d’Anoual en 1921) devait se tenir, mais elle tarde à se réunir. Il est vrai que les forces de l’ordre sont intervenues préventivement, et que les manifestants peinent à se regrouper.
Dès hier 19 juillet, la ville n’était pas bouclée, mais étroitement surveillée par la police et la gendarmerie qui étaient postées aux entrées de la ville, dissuadant les uns d’y accéder, demandant plus ou moins fermement aux autres de rebrousser chemin. Et s’assurant de l’identité de chacun, de chacune, de tous.
Plusieurs équipes de journalistes de supports marocains ou étrangers, arabophones ou francophones, sont sur place, et tentent de se mettre en liaison avec leurs rédactions, ce qui ralentit le débit internet. On pense que c’est la seule raison de la lenteur de ce débit…
La place Sidi El Abed est pleine de monde, mais ce monde est le plus souvent en uniforme ou en brassards de la police, ne laissant pas trop de place aux éventuels manifestants qui viendraient.
Pour rappel, la manifestation avait été interdite par la préfecture, qui avait annoncé sa décision dans un communiqué publié lundi...
17. Mercredi soir, un enregistrement audio avait été attribué à Nasser Zefzafi, dans lequel il appelle les manifestants à maintenir le caractère pacifique de leur action, si action il y a… Mais on peut se demander comment cet enregistrement a pu quitter les hauts murs de la prison d’Oukacha, à moins qu’il ne soit pas authentique.
Pour sa part, la Délégation générale de l »administration pénitentiaire a publié un communiqué dans lequel, énervée contre « certains avocat(e)s et ceux qui sont derrière eux, qui poursuivent un objectif caché», elle dément l’authenticité de l’enregistrement de Zefzafi qui aurait donc été réalisé il y a une quinzaine de jours en présence de ses défenseurs, en dehors de la prison.
En début d’après-midi, à al Hoceima et Imzouren, plusieurs commerçants ont baissé leurs rideaux. Là encore, information et désinformation se font des pieds-de-nez… les uns prétendant que les commerçants font acte de désobéissance civile et de soutien aux manifestants, les autres expliquant que la journée de travail, en ce mois de juillet, est tout simplement terminée.
Vers 17 heures, des groupes ont tenté d’entamer leur manifestation, mais la place vers laquelle ils se dirigent étant bouclée, les forces de l’ordre ont entrepris de les disperser. Des bousculades sans violence, selon les correspondants sur place de Panorapost.
AB
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