Transparency Maroc écrit au chef du gouvernement…

Transparency Maroc écrit au chef du gouvernement…

Dans tout ce qui concerne leur mission, les ONG sont intraitables, et Transparency Maroc ne déroge pas à la règle… L’association vient d’adresser un courrier au chef du gouvernement Saadeddine El Otmani pour le saisir sur la stratégie de lutte contre la corruption, et les atermoiements que ses dirigeants entrevoient dans la politique du nouveau gouvernement. En accusation, le décret du 23 juin 2017…

D’entrée de jeu, l’ONG attaque : « le revirement de la position gouvernementale se révèle à l’occasion de la publication de décisions nettement en retrait avec les projets arrêtés en commun avec les différentes parties prenantes, au terme d’un long processus de concertation avec les premiers responsables gouvernementaux concernés. Comme toujours, on constate en même temps la rupture unilatérale de la démarche participative nécessaire à la réussite des projets, mais aussi une nette altération de l’esprit et des objectifs qui les animent ». Transparency appelle cela un « reniement », qui vient s’ajouter aux précédents.

Transparency rappelle son engagement u côté du gouvernement pour élaborer la stratégie nationale contre la corruption. Las… les efforts déployés depuis lui semblent vains : « Le bilan affligeant de l’action contre la corruption au cours des deux années écoulées depuis l’adoption de la stratégie nationale risque dans ces conditions de se proroger indéfiniment, à l'instar de celui du précédent plan d’action à moyen terme du gouvernement ».

Pour l’ONG, « la fermeture de cette instance aux représentants de la société civile (…) exprime une attitude de repli des pouvoirs...

publics à l’égard de la société civile » et une politique de retrait net et manifeste par rapport aux engagements pris.

Ainsi, TM dénonce :

1/ L'absence de reddition de comptes aux différents niveaux de l’Etat ;

2/ L’extension des conflits d’intérêts des dirigeants en raison de l’impunité et de l’inexistence de tout mécanisme de prévention, d’information, de régulation et de sanction ;

3/ L’inertie des pouvoirs publics à la suite des informations rendues publiques sur des malversations commises au Maroc ou à l’étranger et le zèle qu’ils manifestent pour dissuader et sanctionner les donneurs d’alerte ;

4/ La poursuite de la dilapidation des biens publics et la création de rentes artificielles protégées par la négation du droit d’accès à l’information et le culte du secret administratif ;

5/ La neutralisation de l’indépendance et des pouvoirs tant d’investigation que de poursuite de l’Instance de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption.

et l'associoation termine son courrier par ce rude constat : « Depuis 2011, la revendication de la transparence, de la gouvernance publique et de la lutte contre la corruption vient en tête des mouvements sociaux tant organisés que spontanés, du nord du pays à son extrême sud. Les prémisses de réponses qu’elle appelle contrastent fortement avec les accommodements que les pouvoirs publics expriment à travers des institutions inefficientes et des sursis continus. Nous sommes dans le profond regret de vous le rappeler alors que vous venez à peine de vous engager sur la même voie ».

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