Le (houleux) Conseil national du PJD s’oriente vers un 3ème  mandat pour Benkirane

Le (houleux) Conseil national du PJD s’oriente vers un 3ème  mandat pour Benkirane

Ce samedi donc se tenait le Conseil national extraordinaire du PJD, à l’Ecole des Mines de Rabat. L’ordre du jour officiel et déclaré se rapporte à l’organisation du prochain congrès, qui doit se tenir les 9 et 10 décembre prochains, mais tous les esprits étaient, sont et resteront concentrés sur la possibilité, ou non, pour Abdelilah Benkirane d’obtenir un 3ème mandat.

Les médias n’étaient bien évidemment pas conviés à assister aux travaux du « parlement » du parti, comme on appelle communément le Conseil national, et cette procédure est habituelle, mais elle l’est plus cette fois-ci car le Conseil est « extraordinaire », dans les deux sens statutaire et moral du terme. Le parti est en effet en « situation difficile », de l’aveu même de Mustapha el Khalfi, ministre et dirigeant de premier plan du parti, et les rangs sont divisés entre les inconditionnels du secrétaire général sortant Benkirane et les rationnels appelant à tourner la page Benkirane…, avec respect, considération  et reconnaissance certes, mais la tourner quand même.

Ainsi, ce seront quelque 2.500 congressistes qui se rendront au congrès les 9 et 10 décembre prochains ; 1.500 seront désignés par les congrès régionaux et provinciaux, et le reste y siègera es-qualité, membres du Conseil national et des organisations parallèles (Jeunes, MUR, syndicat…).

Benkirane a prononcé un discours, dans lequel il a rappelé les cinq éléments pour dépasser le « séisme » auquel le PJD a été exposé, dont la liberté… « j’ai été profondément attristé, encore plus que par mon départ du gouvernement, par les...

tentatives d’un membre de la direction de limiter cette liberté », a martelé l’encore chef du parti.

Les autres éléments sont l’indépendance dans la prise des décisions au sein du parti, puis la démocratie interne et aussi la confiance. Ces quatre éléments versent tous vers celui qui prime par-dessus tout, et qui est le « référentiel islamique ».

Discours politique et agressif donc d’Abdelilah Benkirane qui ne s’avoue pas vaincu, lui qui avait laissé entrevoir la possibilité d’un 3ème mandat à la tête du parti, bien que les statuts fixent à 2 le nombre maximum de mandats successifs. Mais le secrétaire général n’a pas envie d’attendre 4 ans avant de revenir aux affaires qu’il ne souhaite pas quitter.

Il avait évoqué sa volonté de rester en fonction « bien que juridiquement son temps soit terminé… à moins qu’un événement imprévu ne survienne »… Cet « événement » imprévu est un changement de statuts et cet amendement ne peut advenir que sur proposition du Conseil national au congrès, une proposition qui doit faire l’objet d’une motion déposée par la majorité des membres du Conseil.

Benkirane semble donc en bonne voie d’obtenir sa « vengeance », et de rester en fonction. Mais il est également probable que le secrétaire général, une fois ovationné et « supplié » de rester à son poste, ne jette finalement l’éponge, ayant montré à tous et démontré aux autres sa popularité, et l’injustice de l’avoir écarté de la présidence du gouvernement…

On reviendra sur ce Conseil national et sur le discours y prononcé par Abdelilah Benkirane.

Aziz Boucetta

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