Al Hoceima, le gouvernement bouge, les choses avancent…

Al Hoceima, le gouvernement bouge, les choses avancent…

En une semaine, les choses ont beaucoup bougé à al Hoceima, et pour al Hoceima… D’un Conseil de ministres présidé par le roi Mohammed VI le 25 juin à l’allocution solennelle du chef du gouvernement quelques jours après et la visite d’Aziz Akhannouch le lendemain, on constate une évolution de la situation. Pas forcément sur le terrain, mais sur le plan institutionnel.

Le Conseil des ministres. 25 juin, le roi réunit le gouvernement, et admoneste très sévèrement les ministres en cause dans le Hirak, directement ou indirectement. Les projets doivent être accélérés, et une commission d’enquête déterminera les responsabilités des retards enregistrés. On en attend les résultats, espérant que le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit fera son travail, et communiquera. Un peu.

Le chef du gouvernement. Rationnel, peu causant, mais s’évertuant à convaincre sans y réussir forcément, Saadeddine El Otmani a beaucoup parlé cette semaine. Il a redit, à son niveau de numéro 2 de l’Etat, que les projets avancent et avanceront au rythme requis, mais le message subliminal passé est qu’il ne saurait y avoir d’investissements dans une ville où la situation est tendue. L’opinion publique est très dure avec ce chef du gouvernement qui doit tenir la comparaison avec son...

prédécesseur Abdelilah Benkirane, plus gouailleur dans la forme et pas nécessairement plus convaincant dans le fonds.

Le ministre de l’Agriculture. Aziz Akhannouch a eu un acte de courage politique, en plus de son intervention institutionnelle à al Hoceima, où il a annoncé l’extension du Plan Maroc Vert dans la région, où il a supervisé les progrès dans la réalisation d’une usine de lait, et où il a coordonné les actions des services relevant de son département, comme la Direction de la Conservation et du cadastre. Mais, jeudi 29 juin, nuitamment, il est sorti et est parti à la rencontre des populations d’al Hoceima, seul ou presque. Il a eu une discussion franche, et non médiatisée, avec des jeunes de la ville, leur demandant le retour au calme. L’initiative a semble-t-il été bien prise par la population locale.

On retiendra de ces actions que les choses peuvent avancer dans le nord, si tant est que les uns et les autres sachent retrouver leur calme, et que les détenus, du moins ceux du groupe d’al Hoceima,  condamnés à 18 mois de prison ferme, retrouvent leur liberté. C’est la revendication désormais principale, étant entendu que les demandes de nature socio-économique sont en voie de satisfaction.

AB

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