Le Festival Gnaoua et Musiques du monde, un festival populaire, un vrai…

Le Festival Gnaoua et Musiques du monde, un festival populaire, un vrai…

C’est parti à Essaouira, encore une fois, cette fois la 20ème… Le Festival Gnaoua et Musiques du monde a démarré ce jeudi 29 juin sa 20ème édition à Essaouira, avec toujours autant de couleurs, toujours plus d’animation, plus de gaieté, et surtout de la spontanéité. Le Festival fondé en 1997 par Neila Tazi assure toujours la même magie, alliant le Maroc moderne au royaume ancestral par sa musique, sa culture, ses arts et ses gnaouis.

Et comme d’habitude, une parade bigarrée et chamarrée, avec des troupes de grands et de  plus jeunes, de femmes et d’hommes, de toutes les couleurs, alignées tout au long du chemin qui conduit le cortège d’ouverture de son point de départ jusqu’à la fameuse place Moulay el Hassan, où la grande scène les attend.

Dans le cortège, il y a de tout, comme toujours : Neila Tazi, souriante mais attentive à ce qui se passe autour d’elle, un conseiller du roi nommé André Azoulay heureux de voir sa ville en joie et un autre conseiller royal, Youssef Amrani, plus discret et parfois souriant… Le tout nouveau ministre de la Culture Mohamed el Aaraj désormais plus à l’aise dans son costume de ministre, et Mohamed Sajid, toujours aussi taiseux, le sourire aussi ennuyé que le regard est vague, contrairement à sa pétillante secrétaire d’Etat Lamia Boutaleb, visiblement enchantée d’être là… et bien entendu, parmi les marcheurs, l’habitué du Festival et co-organisateur du Forum, le patron du CNDH Driss El Yazami.

On a aussi vu l’écrivain et peintre Mahi Bine Bine qu’un officier de police a réussi à mettre de mauvaise humeur. Et à propos de police, on constate une très forte présence, discrète pour ne pas gêner mais assez visible pour rassurer, en uniforme, en civil ou les deux…

A la place Moulay el Hassan, des milliers de personnes sont là, attendant le coup d’envoi du Festival, sous le regard attentif d’un des partenaires principaux du Festival, en l’occurrence Abdeslam Ahizoune, grand patron de Maroc Telecom, mais aussi de l’ambassadeur de France qui a réussi à se départir quelques instants de son habituelle placidité et de son flegme très… britannique.

On a aussi vu le jeune acteur Fehd Benchemsi, résident actuellement aux Etats-Unis, très clairement...

enchanté de retrouver ses chères amours gnaouis, lui qui a fait de cet art un élément incontournable de sa vie.

Neila Tazi fait alors son entrée sur scène, pour fêter ses 20 ans, « un chemin long », dit-elle d’emblée, sans avoir besoin de bouder son plaisir de voir tout ce monde venu l’écouter et attendant de s’enflammer. Mme Tazi, celle des Gnaouas, qui tranche définitivement avec celle de Gad el Maleh, explique que malgré les résistances, les heurts, quelques malheurs et beaucoup de bonheur, « la jeunesse marocaine est toujours fidèle à l’engagement du règne de Sa Majesté Mohammed VI sur les libertés et la foi en l’avenir », ajoutant que c’est grâce à cet engagement mutuel entre un roi et son peuple que le Festival a pu connaître le sort et le succès qui sont les siens aujourd’hui, dans les cœurs des Marocains et l’esprit des étrangers, toujours en nombre important.

C’est grâce à Neila Tazi que l’art gnaoui au Maroc a pu se hisser au rang de culture marocaine et de patrimoine immatériel, connu de tous et reconnu par tous, ici et ailleurs. A la Chambre des conseillers, dont elle est vice-présidente, on l’appelle souvent la conseillère gnaouie, ou la patronne gnaouie car elle, aussi, vice-présidente de la CGEM.

Puis vient le maire d’Essaouira qui prononce, un peu compassé, un discours convenu, face à la très grande impatience d’un public qui a écouté attentivement l’allocution de Neila Tazi mais qui attend avec une certaine fébrilité le coup d’envoi de la soirée.

Celui-ci est donné par les maâlems Saïd et Mohamed Kouyou qui chauffent la scène, laquelle scène s’embrase littéralement avec l’entrée de la troupe brésilienne de Carlinhos Brown. Chrétiens qui se signent sur scène et musulmans qui chantent leurs incantations réussissent alors une fusion artistico-œcuménique de très grande facture, au grand bonheur du public.

Dans le public, tous les genres sont là, plusieurs nationalités, des gens qui dansent, d’autres qui rient, tous enchantés et emportés par les rythmes qui secouent leur être. Les uns sourient aux autres dans une ambiance joyeuse, qui fait la légende de ce festival.

Et cela durera ainsi durant trois journées et trois soirées…

Aziz Boucetta

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