Quand Boumediène et Carlos planifiaient l’assassinat du roi Hassan II

Quand Boumediène et Carlos planifiaient l’assassinat du roi Hassan II

Le célèbre terroriste Carlos purge aujourd’hui plusieurs peines de prison à perpétuité en France pour des attentats commis dans l’Hexagone dans les années 70. Il s’est confié au journaliste Laszlo Liszkaï dans l’ouvrage « Le monde selon Carlos », paru il y a quelques jours en France, et il y explique un fait inconnu, le projet d’assassinat du roi Hassan II.

Ilich Ramírez Sánchez, alias Carlos (photo ci-dessous), explique que deux équipes de 4 tueurs chacune avaient été envoyées au Maroc et devaient tendre un guet-apens au souverain. Aucune des deux équipes ne connaissait l’existence de l’autre, et chacune devait agir séparément. Carlos explique volontiers, de sa prison, que « personne ne connaissait notre informateur. Il y avait une seule personne qui pouvait nous indiquer par quelle route le Roi allait quitter Rabat. Chaque équipe devait se placer au bord d’une des deux routes. L’informateur, le moment venu, devait nous dire si Hassan II prendrait la route rouge ou la bleue. C’était seulement le contact direct à Rabat, moi et Saleh Hidjeb qui connaissions le nom de notre informateur, le général Ahmed Dlimi », le général et homme...

de confiance du roi défunt, mort paraît-il accidentellement en 1983 à Marrakech.

Mais la mort de Boumédiène en 1978 et l’arrivée de Chadli Bendjedid mettent fin à ces complots, puisque le nouveau président limoge les hommes de main qui étaient de mèche avec Carlos.

On se rappelle des confidences de Jean Daniel qui avait visionné en compagnie de Houari Boumediène l’appel d’Hassan II à la Marche Verte en novembre 1975. Le journaliste avait été surpris par le déferlement de haine et de violence verbale du chef de l’Etat algérien, contre son homologue marocain. « Le visage de Boumediene s’est métamorphosé. Un mélange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’Algérie sur un ton conciliant et amical. Le Président lui lance, en arabe, une injure et, à ma stupeur, il avance son bras droit et délivre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued », raconte Jean Daniel. Le projet d’assassinat d’Hassan II était donc dans la logique du président algérien, qui n’avait jamais pardonné au Maroc la guerre des sables de 1963.

AB

 

 

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