Jour de fête violent à al Hoceima (vidéo)

Jour de fête violent à al Hoceima (vidéo)

Lundi 26 juillet, il était prévu que les habitants de la ville d’al Hoceima organisent une marche pour réclamer la libération des détenus. Cette marche a effectivement eu lieu, et des dizaines, des centaines de personnes ont afflué vers la ville. Ils ont été d’abord empêchés d’y accéder, puis les manifestants ont ensuite été violemment chargés par la police. Les versions diffèrent.

Ainsi, selon les autorités locales, relayées par la MAP, « un groupe d'individus, dont certains étaient encagoulés, ont procédé, lundi à al Hoceima, à des actes de provocation et à des jets de pierres à l’encontre des forces de l'ordre, causant des blessures à différents degrés à 39 éléments de ces forces ayant nécessité leur transfert à l’hôpital pour recevoir les soins, apprend-on auprès des autorités locales.

Ces individus se sont également attaqués au service des urgences de l’hôpital provincial, causant des dégâts matériels à ses dépendances et à l’une des ambulances qui transportait deux éléments blessés des forces de l'ordre, ajoute-t-on de même source, précisant que les deux blessés à bord de l'ambulance ont été agressés, ainsi que des éléments de la protection civile.

Dans la région d’Ait Youssef Ouali, ont indiqué les mêmes sources, un groupe d'individus ont détruit un véhicule de service des autorités locales, faisant état de l’arrestation de trois individus qui ont...

lancé des bombes de gaz lacrymogène contre des éléments de la Gendarmerie royale au niveau d’un barrage de contrôle routier à Ajdir ».

Voilà pour la version officielle.                      

Les manifestants, quant à eux, n’ont pas produit de communiqué, ce n’est pas leur rôle, mais des images, des vidéos et photos, ont abondamment circulé ce même lundi, montrant des images qui, disons-le, ne font pas honneur au Maroc. Des éléments des forces de l’ordre, chargeant la foule dans une rue, frappant des gens à terre, envoyant des coups de pieds à des femmes passant par là et ne présentant aucun danger pour les forces de l’ordre…

Des images de guérilla urbaine, où les policiers se sont lâchés après plusieurs mois de retenue, se livrant à des courses poursuites dans les rues étroites de la ville. Des grenades lacrymogènes ont été tirées selon des témoins sur place et des images qui circulent, et plusieurs personnes parlent de tirs avec des balles de caoutchouc. Des blessés sont à déplorer dans les deux camps, manifestants et forces de l’ordre, et plusieurs arrestations ont été rapportées par les médias locaux.

Le communiqué des autorités locales, lui, ne parle que des policiers blessés ; pas un mot sur les têtes ensanglantées des habitants, sur les femmes évanouies, sur les blessés hospitalisés, s’ils l’ont été…

AB

Commentaires