La justice panaméenne lève la saisie sur un bateau transportant du phosphate marocain

La justice panaméenne lève la saisie sur un bateau transportant du phosphate marocain

Un tribunal panaméen a décidé aujourd’hui que l’action intentée par le Polisario contre le propriétaire d’un navire transportant du phosphate en provenance de Phosboucraa était infondée. Les juges du Panama ont estimé qu’un tribunal national ne pouvait valablement statuer sur une affaire politique et diplomatique internationale, actuellement examinée par l’ONU.

Les magistrats panaméens ont en outre jugé que rien ne permettait de lier la cargaison de phosphate aux plaignants, en l’occurrence le Polisario. Et ce même jour du 8 juin, les juges sud-africains, appelé à statuer sur le même cas qu’au Panama, ont reporté leur jugement au 15 courant.

Début mai, et sur requête du Polisario, les autorités sud-africaines avaient en effet arraisonné le Cherry Blossom  un navire transportant 50.000 tonnes de phosphate venant du Sahara au Maroc et se dirigeant vers la Nouvelle-Zélande. Le 18 mai, jour de la première audience en Afrique du Sud, le Panama avait pris la même décision d’arraisonnement sur requête du Polisario. Cette fois, c’était l’Ultra Innovation (photo) qui traversait le canal du Panama et...

se dirigeait vers le port de Vancouver au Canada avec 55.000 tonnes de phosphate qui a été arraisonné.

L’argumentaire des magistrats panaméens reprend celui du ministre marocain des Affaires étrangères qui, devant le parlement marocain, avait contesté aux juges sud-africains le principe de la justice universelle lequel, quand il est pratiqué, concerne principalement les crimes, et le plus souvent des crimes de nature politique (crimes contre l’humanité, génocide…).

Le Maroc et l’OCP se trouvent donc confrontés à un changement de stratégie du Polisario et d’Alger. Ayant perdu sur le front diplomatique avec l’adhésion du Maroc à l’Union africaine, puis avec les termes de la résolution 2351 appelant à une solution politique, et aujourd’hui avec l’accord de principe à l’entrée du Maroc à la Cédéao, Alger et ses amis de la RASD déplacent leur action sur le terrain juridico-commercial.

Mais c’est sans compter avec la pertinence des magistrats, aujourd’hui à Panama et demain peut-être aussi en Afrique du Sud, qui refusent d’entrer dans des manœuvres politiques internationales qui ne les concernent pas.

AB

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