Al Hoceima, les partis se réveillent, et attaquent durement le ministre de l’Intérieur…

Al Hoceima, les partis se réveillent, et attaquent durement le ministre de l’Intérieur…

Contestation ou pas, protestations ou manifestations, la « logique » politique est respectée, ou presque. Alors que les autorités commencent à réagir en rétablissant l’ordre institutionnel, quatre partis sont sortis de leur silence, trois groupés et un isolé, le PAM… Les premiers, gouvernementaux, critiquent la politique de l’Etat, donc du gouvernement… et le PAM, seul et isolé, lance l’idée d’une conférence nationale sur la question d’al Hoceima.

Ainsi, le PJD et son allié l’USFP, en plus de l’Istiqlal, ont publié un communiqué où ils prennent, logiquement, fait et cause pour la population, et fustigent rudement l’approche qu’ils jugent exclusivement sécuritaire des pouvoirs publics. Ils encensent la marche du 18 mai dans laquelle les participants ont clairement rejeté toute velléité de séparatisme ainsi que toutes les accusations pesant contre les manifestants d’al Hoceima. Le communiqué ajoute que les partis signataires ont été surpris par le contenu du prêche de vendredi  26 à al Hoceima, un sermon qui a provoqué la population et essentiellement les jeunes.

Pour ces trois partis de la coalition gouvernementale (l’Istiqlal  ayant un pied dedans et une main dehors…), ce prêche a consacré l’approche sécuritaire, et a donné lieu par la suite aux arrestations massives, dans les maisons et ailleurs, une vague répressive qui s’en est  prise également à des enfants mineurs, et qui se poursuit encore.

Les délégations provinciales des trois formations se sont donc réunies dans les locaux du PJD dans la velle, ont étudié la question, et souhaitent informer l’opinion publique de ce qui suit :

1/ Ils refusent l’approche sécuritaire retenue par l’Etat, ainsi que...

la politique de désinformation suivie par les médias publics et par le parquet, pour leurrer les opinions publiques interne et extérieure.

2/ Ils imputent à l’Etat toute la responsabilité de cette situation, du fait de son rôle dans l’écartement des partis politiques et dans la mise à mal de l’activité politique dans la région.

3/ Ils font endosser cette responsabilité tout spécialement au ministre de l’Intérieur, l’accusant d’entraîner le pays vers l’inconnu.

4/ Ils réclament la libération de toutes les personnes détenues, de même que la satisfaction des revendications sociales et économiques des habitants de la Région, qu’ils saluent au passage, reprochant en parallèle à l’Etat, encore une fois, sa logique sécuritaire.

Quant au secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari, qui préside également la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima, il a également décidé de réagir, en lançant l’idée d’une grande conférence nationale qui serait consacrée à la situation à al Hoceima. Cette conférence sera ouverte à tous, partis, syndicats, gouvernement, administrations concernées, Marocains du monde et familles des détenus.

La conférence devra se pencher sur les revendications des habitants, prendre des décisions sur la base des promesses du gouvernement pour la région, de même qu’il sera question de mettre en place des mécanismes de suivi des mesures qui seront prises. Le tout dans un esprit de dialogue constructif et respectueux des avis des uns et des autres.

Une commission de préparation de cette conférence est d’ores et déjà sur pied, aux fins de mettre en place les  conditions de la tenue de cette conférence, au plus tard le 9 juin.

AB

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