L’ex-patron de la CIA accable l’administration Trump sur le rôle de la Russie dans la présidentielle
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- 24 mai 2017 --
- International
Il s’appelle John Brennan et il est ancien directeur de la CIA ; il a quitté son poste en janvier dernier, à l’investiture de Donald Trump. Auditionné par le Sénat ce mardi 24 mai, il a eu des propos accablants pour ce dernier, en cela qu’il a affirmé que l’enquête sur le président et la Russie est « parfaitement justifiée ». Il n’y a aucun doute, selon lui, que la Russie « a tenté de recruter » des cadres de la campagne de Trump pour influencer l’élection.
Reste à savoir si Moscou a vraiment réussi son intrusion dans la campagne présidentielle où Hillary Clinton a été défaite, malgré ses trois millions de voix d’avance sur le milliardaire newyorkais. La question des preuves se pose donc, mais Brennan a répondu aux sénateurs qui l’interrogeaient : « J’ai vu des informations et des renseignements qui ont révélé des contacts et des interactions entre des officiels russes et des personnes américaines impliquées dans la campagne de Trump. J’étais inquiet à cause des efforts connus de la Russie pour tenter de recruter de tels individus, et cela soulève la question de savoir si la Russie a réussi à obtenir leur coopération ».
Une réponse ambigüe, mais qui ouvre sur de légitimes suspicions de contacts entre Trump et le...
pays de Poutine. « Tout le monde doit être bien conscient que la Russie a interféré effrontément dans notre processus électoral de la présidentielle 2016 », a encore affirmé l'ex-patron de la CIA, qui a expliqué avoir lui-même appelé son homologue russe du FSB pour le convaincre de mettre fin à ces interférences russes, que son interlocuteur avait alors niées, selon Brennan.
Le président américain traverse une très mauvaise passe, car en parallèle aux affirmations de Brennan, il y a l’affaire de son ancien conseiller à la sécurité nationale Mike Flynn, limogé en février, qui a refusé de fournir des documents en enquêteurs, préférant se protéger derrière le 5ème amendement qui donne la possibilité de ne pas s’incriminer. Le problème est que le recours à cet amendement ouvre encore plus l’appétit des enquêteurs car il démontre une très certaine culpabilité du concerné.
A tout cela s’ajoute la question de la révocation de James Coomey, ancien patron du FBI, auquel le président aurait demandé d’interrompre les investigations sur Flynn, et cela a conduit à la nomination d’un procureur spécial.
Si, à ce stade, une procédure de destitution paraît improbable, il en sera autrement si, à mi-mandat, la Chambre des représentants et le Sénat changent de majorité. Les Démocrates pourraient alors accélérer la procédure d’impeachment contre Trump.
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