« L’autorisation pour les profs du public d’enseigner dans le privé ne concerne que 5.600 enseignants au niveau national » (MEN)

« L’autorisation pour les profs du public d’enseigner dans le privé ne concerne que 5.600 enseignants au niveau national » (MEN)

Suite aux réactions multiples et souvent  énervées qu’a déclenchée la décision du ministre de l’Education nationale Mohamed Hassad sur l’autorisation des enseignants d’établissements publics à enseigner à nouveau dans les écoles privées, le ministère apporte ses explications.

PanoraPost a contacté le cabinet de Hassad, qui nous a orientés vers Bendaoud Merzaki, le directeur du département de l’enseignement privé. Ce dernier a indiqué que « seuls 5.600 enseignants du cycle collégial et secondaire qualifiant sont concernés par cette autorisation, parmi 223.000 enseignants globalement ».

Selon Merzaki, ce chiffre est très faible et ne saurait remettre en cause, ou même nuire, à la qualité de l’enseignement public. « L’enseignement privé a essayé de couvrir ses besoins en termes de ressources humaines mais il en demeure incapable, et reste donc dans le déficit », plaide notre interlocuteur.

En réponse à une question sur le nombre des établissements privés concernés par la décision, le responsable précise qu’il ne peut pas communiquer un nombre précis pour la raison que cela dépend de la situation de chacun des établissements privés...

et de leur besoin en ressources humaines.

Et Merzaki de nous affirmer aussi que cette décision sera appliquée pour la rentrée scolaire 2017-2018, du fait de la rareté des profils d’enseignants des matières scientifiques, comme  les mathématiques par exemple.

La décision de Hassad se fonde sur l’article 13 de la loi 06-00 qui stipule que « les établissements scolaires privés doivent disposer d’un corps permanent d’enseignants qui ne doit pas être inférieur à 80% de l’effectif global. Cependant, et dans certains cas exceptionnels, ces établissements privés peuvent avoir recours aux enseignants travaillant dans le secteur public ou privé, sous réserve d’obtention d’une autorisation auprès de l’académie régionale concernée pour chaque année scolaire et pour une durée déterminée ».

Toujours est-il que la décision de Hassad est un Grand Bond en arrière car au lieu d’inciter, au besoin par la force de la loi, les établissements privés à constituer un corps d’enseignants, il leur permet de céder à la facilité en piochant dans le public, déjà en souffrance en termes d’effectifs. Mais Hassad ne parle toujours pas, il décide. En silence et entre quatre murs.

Imane Jirrari

 

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