Cafouillage de la majorité gouvernementale concernant les troubles à al Hoceima

Cafouillage de la majorité gouvernementale concernant les troubles à al Hoceima

Dimanche 14 mai, les partis de la majorité gouvernementale se sont réunis, en présence du ministre de l’Intérieur et du chef du gouvernement Saadeddine El Otmani, présenté par les médias officiels  comme président du Conseil national du PJD. Des déclarations incendiaires ont été faites par certains participants, avant un rétropédalage ce lundi 15 mai.

Pour Rachid Talbi Alami, ministre de la Jeunesse et des Sports et représentant du RNI à cette réunion, « les émeutiers sont guidés par les ennemis de notre intégrité territoriale », ce qui est une accusation aussi grave que légère… Soit on dit tout, soit on se tait. L’approche est alors policière et « complotiste ».

Lundi, le gouvernement revient sur ses propos et sort un communiqué dans lequel il est dit que « les partis membres de la majorité ont affirmé que le droit d’organiser des rassemblements demeure garanti à tous les individus et les groupes conformément aux dispositions légales en la matière et attiré l’attention sur le fait que la loi interdit que les rassemblements dégénèrent en des actes portant atteinte à la sécurité des citoyens ou provoquant la dégradation et l'incendie des biens publics et privés ». C’est mieux, et plus serein.

Le...

secrétaire général adjoint du PJD Slimane Elomrani a, pour sa part, publié un statut sur sa page Facebook, précisant qu’il n’était pas présent à la réunion du dimanche, pour cause de déplacement loin de Rabat. Mais le même statut poursuit que le lendemain, après interruption du voyage et retour sur Rabat, Elomrani a participé à une autre réunion de la majorité. Une manière de rejeter les affirmations du dimanche, prises sous la conduite du ministre de l’Intérieur Abdelouahed Laftit.

Nous l’avons dit et nous le redisons… Si des « mains étrangères » téléguident ces manifestations, il faut les dénoncer explicitement, et les condamner publiquement, preuves de préférence à l’appui. Le Maroc n’en est plus à ce niveau de tout imputer à l’étranger, et si tel est le cas, il faut être plus clair… Cela étant, les revendications sociales et économiques sont limpides : chômage, infrastructures,  équipements pour la santé et l’éducation… Et pour cela, pas besoin de puissance étrangère pour énerver les populations. Les revendications sont légitimes, et le gouvernement doit y répondre, ne serait-ce qu’en mettant en œuvre, rapidement si possible, le programme Manarat al Moutawassit lancé par le chef de l’Etat en 2015.

AB

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