Rien n’est encore entré dans l’ordre au PJD

Rien n’est encore entré dans l’ordre au PJD

En 40 jours, le PJD a tangué… Depuis le  15 mars, date de la révocation d’Abdelilah Benkirane et son remplacement deux jours plus tard par Saadeddine El Otmani comme chef du gouvernement désigné, les répercussions et conséquences se font toujours sentir au sein de la direction, et des bases, du parti. Un secrétariat général s’est réuni mardi soir, et n’a pas spécialement œuvré à apaiser les tensions.

La réunion s’est tenue sous la présidence de Slimane Elomrani, secrétaire général adjoint du parti, « en l’absence et avec l’accord de M. Abdelilah Benkirane, qui se trouve actuellement en Arabie Saoudite pour accomplir sa Omra ». Cette phrase est destinée à répondre aux rumeurs qui ont couru au sein du PJD sur une mise à l’écart en douceur de Benkirane. Le parti fonctionne donc, et sous le regard de Benkirane, même s’il ne se trouve pas là physiquement.

Le communiqué final publié à l’issue de la réunion revient sur les derniers événements qui ont marqué le parti, et la direction appelle les uns et les autres à savoir raison garder, à respecter les avis de chacun et de tous, et à faire montre de vigilance « pour barrer la route à ceux qui guettent notre parti ».

On relèvera qu’il n’y avait donc pas grand-chose à l’ordre du jour du secrétariat général, sauf à se réunir pour le fait même de se réunir, et montrer...

une unité, désormais de façade. Et cela a été confirmé par ElOmrani, qui a tenu à préciser que « les discussions se sont tenues dans une bonne ambiance et ont été marquées par un niveau élevé, en dépit d’une certaine virulence relevée de temps à autre »… C’est le moins que l’on puisse dire, quand on sait les récriminations de plusieurs dirigeants du PJD contre El Otmani.

Puis Elomrani  a jugé utile de rappeler que « les participants à la réunion ont décidé de ne pas évoquer une quelconque évaluation de la situation, jusqu’au retour du SG. Cela étant, la réunion et le communiqué qui en a été issu participeront peu ou prou à atténuer les effets négatifs de cette phase politique, que le SG a appelé à juste titre un ‘séisme’ ».

Et enfin, le secrétaire général adjoint du PJD a jugé important de préciser que tous les membres du directoire du parti étaient là, sauf deux, en déplacement à l’étranger.

C’est à ce genre de petits détails que l’on peut mesurer le désarroi dans lequel se trouve le PJD, incapable de se rebeller contre la décision royale de remplacer Benkirane par El Otmani, le numéro 1 par le numéro 2, mais profondément déstabilisé par cette situation dans laquelle il se trouve, un parti avec un zaïm, mais dont le zaïm n’a pas su trouver le chemin de l’équilibre politique…

Aziz Boucetta

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