Le parti dirigé par Hamid Chabat a tenu ce samedi 29 avril au complexe Moulay Abdallah un congrès extraordinaire, lors duquel les conditions pour se porter candidat à la fonction de secrétaire général ont été amendées. Un millier de congressistes environ étaient là, parmi  lesquels Nizar Baraka, qui se voit ainsi ouverte la voie vers la fonction suprême au parti.

L’ordre du jour de ce congrès, organisé après une réconciliation intervenue voici une quinzaine de jours entre membres de la direction, portait sur l’amendement des articles 54 et 91 des statuts, le premier concernant la candidature pour le secrétariat général et le second précisant la composition de la commission préparatoire du congrès ordinaire.

A l’ouverture du congrès, Hamid Chabat a prononcé une allocution dans laquelle il a parlé histoire et aussi des évolutions politiques qu’a connues la scène politique nationale ces dernières années. A la fin de sa prise de parole, il a appuyé la révision des deux articles, une décision prise, a-t-il précisé, « après un examen approfondi et de longs débats ».

L’article 54 dispose que « le secrétaire général est élu par les membres du Conseil national, à bulletins secrets et à la majorité des voix, pour un mandat de quatre années,  renouvelable une seule fois. Tout candidat à la fonction de secrétaire général doit être membre du Comité exécutif sortant».

L’amendement introduit à cet article change la dernière phrase par celle-ci : « Tout membre du parti souhaitant se porter candidat pour le secrétariat général devra avoir été élu membre du Comité exécutif pendant un mandat au moins ». Dès lors, Nizar Baraka pourra se présenter à cette fonction de secrétaire général, chose qui lui était impossible avant l’amendement de l’article 54 car il n’était pas membre du Comité exécutif sortant.

A l’heure actuelle, il existe deux personnes qui ont fait savoir leur...

intention d’être candidats : Hamid Chabat, l’actuel secrétaire général, et Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental et ancien ministre des Finances dans le gouvernement Benkirane I.

Quant à l’article 91, il stipule que « la commission préparatoire nationale se compose des membres du Comité exécutif, ainsi que de 150 autres personnes choisies parmi les membres du Conseil national sortant, dans le respect de la répartition géographique ». Voici ce qu’est devenu cet article après amendement : « La commission préparatoire du congrès se compose des membres du Comité exécutif ainsi que des membres du Conseil national ».

Le seul orateur qui ait pris la parole lors de ce congrès a été Hamid Chabat, qui a longuement parlé de la réconciliation et de l’unité des rangs au sein de l’Istiqlal… « La maison istiqlalienne est accueillante pour tout le monde ; cette grande maison est généreuse et le parti de l’Istiqlal est bien plus grand que chacun d’entre nous. Il nous abrite tous et nous sommes tous sous sa protection », a martelé le secrétaire général du parti.

Le grand absent de ce congrès, en revanche, était Taoufiq Hjira, le président du Conseil national, suspendu de toutes ses activités au sein du parti. Plusieurs congressistes venant de la ville de ce dernier, Oujda, brandissaient des banderoles marquées « Nous sommes tous Taoufiq », mais rien n’y a fait. Hamid Chabat a déclaré que les ordres du jour des congrès extraordinaires étaient établis avant l’ouverture des travaux et on ne pouvait en conséquence y ajouter aucun autre point.

Et ainsi donc, après avoir franchi cette étape du congrès extraordinaire comme cela avait été convenu par la direction du parti, tous les regards se tournent vers le prochain congrès général ordinaire qui devra se tenir prochainement, et sera désormais organisé par la nouvelle commission préparatoire présidée par Abdallah Bakkali.

Youssef Lakhder