Le ministère de la Santé saura-t-il mettre fin à la contestation des infirmiers ?

Le ministère de la Santé saura-t-il mettre fin à la contestation des infirmiers ?

Le gouvernement Benkirane avait connu une vague de manifestations et de contestations de la part du corps des infirmiers, membres du Mouvement pour l’équivalence académique et technique, qui réclament une reconnaissance de leurs diplômes dans le cadre du système LMD (licence, master, doctorat). Aujourd’hui, avec la reconduction de Houssaine El Ouardi au ministère de la Santé, ces infirmiers se demandent si leurs revendications seront, finalement, acceptées.

Le ministère précise…

Le 19 avril, et après un débrayage national des syndicats des métiers de la santé, le ministère avait publié un communiqué affirmant que les doléances des infirmiers allaient être prises en considération et que satisfaction allait leur être donnée. Mais les concernés avaient accueilli ce communiqué avec prudence, voire irritation, estimant que les mesures prises étaient insuffisantes.

Décisions en suspens

Pour Abdennour Bakkali, membre du Mouvement, le ministère reprend simplement  son argumentaire depuis le début de la contestation, en 2013. Pour  lui, il faut passer à l’acte, effectivement, et reconnaître le diplôme de trois ans obtenu par les infirmiers comme l’équivalent de la licence, ouvrant sur la poursuite des études en cycles master et doctorat.

De plus, une fois titulaire de son diplôme, l’infirmier est classé dans l’échelle 9, alors que le Mouvement réclame que les diplômés des premier et second cycles soient admis en échelle 10 et 11.

Selon Bakkali, le ministère reconnaît le bien fondé des revendications de ses collègues, d’où les décisions prises, mais qui restent en suspens. Il s’agit de :

1/ Le diplôme du premier cycle (Bac+3) donne lieu, de par un courrier du 16 février 2016 du ministère, au droit de poursuivre les études en master, comme tous les licenciés du Maroc ;

2/ Le diplôme du second cycle (Bac+5) autorise selon une décision du 28 juillet 2016  la suite des études en doctorat, à l’instar...

des masters délivrés par les facultés et instituts nationaux.

Or, ces décisions, affirme le Mouvement, sont restées lettre morte car si la décision 2 a été publiée au Bulletin Officiel, il n’en va  pas de même pour la décision 1, sans laquelle la 2 ne pourrait être mise en œuvre.

Le ministère de la Santé veut mettre fin à l’affrontement…

Une source au ministère à déclaré à Mowatine que son département veut mettre fin à ce bras de fer avec les infirmiers en solutionnant tous les problèmes en suspens. Cela, affirme notre source, fait partie des priorités d’el Ouardi pour son deuxième mandat au ministère, et preuve en est que les doléances des infirmiers ont été reconnues comme étant légitimes.

Un nouveau décret sera publié, portant statut des infirmiers, afin de remédier à leur situation. « Le ministère entrera en contact avec nos partenaires sociaux et les départements ministériels concernés afin d’améliorer les conditions matérielles et administratives des travailleurs de la santé ; le ministère veillera à ce que les conditions soient meilleurs », martèle notre source.

… Mais les infirmiers poursuivent le bras de fer

Le Mouvement a annoncé un agenda de manifestations, et les infirmiers poursuivront leur lutte pour leurs droits, jusqu’à publication des décisions d’équivalence au Bulletin Officiel. Ce 26 avril, des sit-in seront organisés devant les sièges des 12 wilayas de Régions.

Et les 11 et 12 mai, le Mouvement a appelé à une grève de 48 heures dans le secteur de la santé, à l’exception des urgences et des services de réanimation. Le 11 mai, des sit-in de 12 heures seront observés devant les délégations de la santé et le 12 mai, qui est aussi la Journée mondiale de l’infirmier, une marche nationale s’élancera du siège du ministère et de dirigera vers le parlement.

Kawtar Bentaj

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