Les tirs amis se poursuivent sur le gouvernement El Otmani

Les tirs amis se poursuivent sur le gouvernement El Otmani

La vie du chef du gouvernement  durant les mois et les années qui viennent ne sera semble-t-il pas un long fleuve tranquille. Et ce n’est pas des adversaires traditionnels que le danger guette, mais des amis. « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, quant à mes adversaires, je m’en suis chargé », pourrait dire Saadeddine El Otmani.

C’est en effet au sein du PJD que les critiques pleuvent sur le chef du gouvernement, et elles émanent essentiellement des cadres du parti dont les noms avaient été évoqués pour l’entrée au gouvernement, mais qui ont été écartés en cours de chemin.

D’abord, la pasionaria du PJD, Amina Maelainine, fan d’Abdelilah Benkirane, a déroulé sa colère contre le gouvernement, considérant que le programme présenté par El Otmani mercredi 19 avril devant les deux Chambres du parlement ne reflète absolument pas les slogans brandis par le parti tout au long de la campagne. Mme Maelainine ne décolère pas depuis le 15 mars, date de la révocation de Benkirane et son remplacement par El Otmani. Selon une source interne du groupe parlementaire du PJD, « la raison de la colère d’Amina est claire ; Benkirane devait l’emmener avec lui au gouvernement, et El Otmani ne l’a pas fait. C’est aussi simple que cela ». Il faut croire qu’aux...

yeux d’Amina Maelainine, la 7ème vice-présidence de la Chambre des représentants, qu’elle occupe,  ne remplace pas un ministère, ou même un secrétariat d’Etat…

Elle est solidement appuyée par Abdelali Hamieddine, qui s’y voyait aussi, mais qui n’y est pas ! Pour lui, « le gouvernement reflète tout simplement la volonté des puissants sur des partis dépourvus de toute autonomie dans leur processus de décision »…  Cela serait vrai, et cela aurait été plus convaincant si Hamieddine avait dit la même chose du temps du gouvernement Benkirane.

Ce jeudi 20 avril, le groupe du PJD s’est réuni pour discuter du programme gouvernemental, et deux clans se sont détachés : celui des élus qui optent pour un soutien inconditionnel du gouvernement que leur parti dirige et dont près du tiers des membres viennent du PJD, et celui des autres qui veulent apporter leurs critiques sur divers points de ce programme. Il n’est donc plus tout à fait certain que les 125 députés (moins Benkirane et les députés devenus ministres) votent tous pour le programme d’El Otmani. Le chef du groupe, l’ancien ministre du Budget et actuel maire de Fès Driss Azami el Idrissi, qui a remplacé un autre ministrable déçu Abdallah Bouanou, devra faire montre d’une grande autorité pour unifier les rangs de « ses » députés.

AB

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