L’Istiqlal confirme son congrès pour la fin du mois, et Chabat lâche du lest, mais…

L’Istiqlal confirme son congrès pour la fin du mois, et Chabat lâche du lest, mais…

Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes au parti de l’Istiqlal, c’est le moins que l’on puisse dire. Un Comité exécutif divisé, un secrétaire général contesté, un inquiétant recul électoral et de sombres perspectives pour l’avenir. Le parti (encore) dirigé par Hamid Chabat essaie de se maintenir à flot, mais rien n’est moins sûr… Réponse à la fin du mois.

Se tiendra, se tiendra pas ? Nul ne sait au juste si la grand-messe de l’Istiqlal aura effectivement lieu fin avril. Certains cadres dirigeants du parti sont très sceptiques, surtout après le report de la date initialement retenue de fin mars. Les clivages sont très nombreux et l’édifice craque. Le président du Conseil national Taoufiq Hjira est officiellement en rupture de ban, contestant le leadership et même la légitimité de Chabat… lequel Chabat a préféré sécuriser, en faisant suspendre par « sa » commission de discipline deux autres membres du Comité exécutif, Yasmina Baddou et Karim Ghellab, bien qu’ils ne présentent aucun danger pour lui.

En embuscade se tient Nizar Baraka, qui a autrement plus de poids et bien plus de crédibilité que ces deux derniers, et qui a l’intention déclarée de se présenter contre Chabat dans la course pour la tête de la formation d’Allal el Fassi, son grand-père. Mais un article des statuts, le 54, interdit à toute personne non membre du Comité exécutif, de briguer la fonction suprême. Et Baraka n’est pas membre.

Chabat, contesté en interne, rejeté en externe, ferraille pour garder la main. Il a...

organisé au début du mois la rencontre d’une instance qui n’existe pas dans les statuts, mais voilà que ses hommes (et femmes) y ont été pris à partie par les fidèles de Hamdi Ould Rachid, lesquels ont occupé le siège du parti durant plusieurs jours.

Une tentative de conciliation a été menée la semaine dernière, et un document a été signé, au grand dam de Chabat, reconnaissant la nécessité de reprendre les activités comme avant, admettant le principe de rediscuter le fameux article 54 et allant même dans le sens d’une réconciliation générale et de l’intégration des refuzniks, contre des excuses de leur part. Les excuses n’ont pas été présentées, et ne le seront vraisemblablement pas, et donc retour à la case départ.

Ce 18 avril, le Comité exécutif s’est réuni, en l’absence des contestataires de Chabat. Les présents ont (ré)admis le principe de la réconciliation et de la tenue du congrès, sur la base de la refonte de l’article 54, et même du 91 (représentation de régions au congrès). Une commission sera mise en place pour préparer les documents pour ce congrès.  Mais rien n’est certain, car les contestataires ne s’expriment pas beaucoup, et on peut s’attendre à un mouvement de fronde, empêchant la tenue du congrès.

Quant au gouvernement, l’Istiqlal de Chabat continue de souffler le chaud et le froid. Soutien critique ou pas ? On n’en sait encore rien. Réponse la semaine prochaine lors du vote sur la déclaration de politique générale du chef du gouvernement Saadeddine El Otmani.

Aziz Boucetta

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