Amina Maelainine ne décolère pas contre le gouvernement El Otmani
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- 18 avril 2017 --
- Maroc
Elle est la pasionaria du PJD, et une fan inconditionnelle de l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, dont le portrait orne sa page Facebook. Amina Maelainine vient d’être élue 7ème vice-présidente de la Chambre des représentants, mais ne décolère toujours pas suite à la formation du gouvernement El Otmani.
Dans un post publié sur sa page Facebook, elle revient sur les sacrifices consentis par le PJD ces 15 dernières années et des décisions qu’il a eu à prendre, « mais en toute indépendance et dans la clarté du discours ». Et elle attaque : « La formation du gouvernement et la façon dont elle a été effectuée, après un blocage professionnel (sic) ne peuvent pas représenter une victoire pour la démocratie. Les gens comprennent bien les contraintes et les pressions mais ne comprennent pas que l’on puisse nommer les choses autrement que par leurs noms (…). Le PJD, durant les heures difficiles qu’il a eu à traverser, a toujours su convaincre ses bases et ses sympathisants de ses choix opérés sous la contrainte, mais il n’a jamais essayé de blanchir ce qui est noir ou de justifier l’injustifiable ». Saadeddine El Otmani appréciera…
Et l’élue parlementaire de Casablanca (et élue locale dans la Région Souss Massa) de tirer la sonnette d’alarme sur la perte de crédibilité de son parti, indiquant que le salut viendra d’un discours de...
clarté et de persuasion, « pour ne pas perdre son électorat car toute distance prise avec ce discours éloignera le parti de sa base populaire ».
Et cet avertissement, grave et brave : « Prenons garde à un discours qui servira à régler un problème conjoncturel mais ne servira certainement pas la vision stratégique du parti. D’autres que nous, avant nous, ont essayé, et échoué ».
Amina Maelainine fait partie de ces refuzniks de la direction du parti, qui tempêtent contre ce qu’on appelle « les concessions d’El Otmani », et elle a à la tête du mouvement de collecte de signatures pour la convocation d’une session extraordinaire du Conseil national, dont le président est… Saadeddine El Otmani.
Et pourtant, durant les négociations pour la formation du gouvernement, le nom de la députée PJD était sur toutes les lèvres, et ses attaques n’ont véritablement commencé qu’à l’annonce du gouvernement... Plusieurs fois recadrée en pleine réunion par Benkirane, Mme Maelainine continue sa croisade contre El Otmani qui a expliqué aux députés PJD, vendredi 14 avril, que « le PJD n’est pas un parti stalinien et chacun a le droit d’exprimer son opinion, mais dans la courtoisie et la mesure ». Mme Maelainine est certes courtoise, mais ses sorties semblent être aujourd’hui démesurées. Que décidera un Conseil national extraordinaire ? Un rejet du gouvernement El Otmani ou une mise sous tutelle de ce dernier ?
AB
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