Etat d’urgence en Egypte après le double attentat du 9 avril contre des églises chrétiennes

Etat d’urgence en Egypte après le double attentat du 9 avril contre des églises chrétiennes

Ce dimanche 9 avril 2017, l’Egypte a été frappée par deux  attentats à la bombe, à trois heures d’intervalle ; le premier s’est produit avant 10 heures, près de l'église Mar Girgis (Saint-Georges) de la ville de Tanta, au nord du Caire, et le second un peu après 13 heures à l'entrée de la cathédrale patriarcale copte orthodoxe Mar Morcos (Saint-Marc) d'Alexandrie. 44 morts et plus de 120 blessés au total, et un état d’urgence décrété par le président Abdelfattah al-Sissi, pour trois mois.

Ce sont les chrétiens coptes, qui représentent 10% de la population égyptienne, qui étaient visés par ce double attentat meurtrier.  L'assaillant de la première attaque a été arrêté par les policiers, mais il s'est fait exploser à l'entrée de l'église Saint-Marc, précise le ministère de l'Intérieur. Le pape copte orthodoxe Tawadros II assistait à la fête des Rameaux, mais il n'a pas été blessé. Et on attend l’arrivée du pape François dans trois semaines dans le pays et la visite n’a pas été annulée, malgré le risque sécuritaire.

Les premières funérailles des victime sont déjà eu lieu, dimanche 9 avril. Les corps des victimes, placées dans des cercueils en bois recouverts d'une croix dorée, ont été enterrés en présence de centaines de leurs coreligionnaires.

Le groupe terroriste dit « Etat islamique » a...

revendiqué ces attentats, en assurant que les jihadistes étaient des kamikazes égyptiens équipés de ceintures explosives. Il y a quatre mois, déjà, un attentat suicide spectaculaire avait été commis contre l'église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, puis revendiqué par le groupe jihadiste. Vingt-neuf personnes avaient été tuées. A l'époque, le groupe terroriste avait menacé la communauté copte d'autres attentats à venir.

Quelques heures après la revendication par Daech, le président al-Sissi s'est exprimé pour annoncer la mise en place de l'état d'urgence pour une durée de trois mois. Cette décision devra néanmoins être soumise à l’approbation du Parlement.

L’Etat d’urgence élargit considérablement les pouvoirs de la police en matière d’arrestation, de surveillance, et peut imposer des restrictions à la liberté de mouvement. La situation n’est pas nouvelle dans le pays, placé trente ans durant sous état d’urgence, qui n’a été annulé qu’un mois avant l’arrivée au pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi, en 2012. Son abrogation était l’une des demandes principales des militants qui ont mené la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak.

Sitôt informées des attentats, les autorités marocaines ont réagi, condamnant avec force les attaques des deux églises. Le Maroc a également déclaré dénoncer les atteintes aux lieux de culte, dont ceux chrétiens, et rejette vigoureusement toute atteinte à leur sacralité.

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