Cette folle course pour l’annonce du gouvernement

Cette folle course pour l’annonce du gouvernement

La nomination du gouvernement El Otmani  est imminente, dit-on, et la liste des noms proposés par le chef du gouvernement aurait été remise au chef de l’Etat ce weekend. C’est la seule chose qui a été confirmée jusque-là, et même pas officiellement, mais par recoupement. Depuis quelques jours, certains médias font la course pour dévoiler les noms des futurs ministres, sans trop se préoccuper de leur propre crédibilité.

C’est ainsi que selon ces médias, en pleine course au scoop, Mustapha Ramid aurait été écarté de la Justice pour hériter du « petit » portefeuille des Droits de l’Homme. Et Mohamed Hassad passerait, très étrangement, à l’Education nationale, dont il n’a pourtant ni la formation ni l’expérience (il est polytechnicien, et a fait toute sa carrière à l’Intérieur, après un passage à la tête de Royal Air Maroc). La « nouvelle » concernant Ramid a créé des remous au sein du PJD, et les médias en ont bénéficié pour tirer sur leur nouvelle cible, en l’occurrence le successeur de Benkirane, Saadeddine El Otmani.

Aziz Akhannouch, objet de tous les tirs groupés et nourris aussi, est passé du ministère des Affaires étrangères à celui de l’Agriculture, puis à un ministère de l’Agriculture gonflé de tout un paquet d’autres départements. On l’a aussi...

présenté comme le nouveau et grand ministre des Finances.

Au niveau du PJD, Lahcen Daoudi est tantôt ministre, tantôt non, il est tantôt partant, tantôt en position de refuser de participer au gouvernement. Mustapha el Khalfi est donné à la Communication, puis à la Culture, puis à la Communication et la Culture, avant de se retrouver « nommé »aux Relations avec le parlement.

Mais tout cela n’a qu’un but. Quand on examine les médias qui rapportent ces informations, avec insistance, on relève qu’il s’agit très souvent d’Akhbar Alyoum, qui rapporte ce qui doit être considéré comme une information, alors même que personne, pas même le chef du gouvernement El Otmani, ne sait qui sera désigné à quel ministère. Les pronostics pourraient être vrais, mais cela relèvera de la chance et du hasard plus que d’un quelconque travail d’information.

En effet, l’article 47 de la constitution dispose le plus clairement du monde que c’est le roi nomme les ministres, sur proposition du chef du gouvernement. Or, celui-ci, selon la coutume, propose plusieurs noms par département, laissant au chef de l’Etat toute latitude pour choisir. Toute « information » rapportée donc sur le gouvernement ne peut être que fausse. Au mieux… car au pire, elle est orientée, pour servir des desseins particuliers.

Aziz Boucetta

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