Benkirane attend la réponse d’Akhannouch, qui l’ignore, et la balle est dans le camp du roi
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- 10 mars 2017 --
- Maroc
Cela se confirme… c’est la fin des discussions entre le chef du gouvernement désigné et son interlocuteur principal Aziz Akhannouch. Alors que les regards étaient tournés ce jeudi 9 mars en soirée vers les sièges du PJD et du RNI, rien n’est sorti des réunions des bureaux politiques des deux partis.
Le RNI s’est donc réuni ce jeudi, en présence des membres du bureau politique. Après les sorties concertées et synchrones cette semaine de l’USFP, de l’UC et du MP, on attendait la position du RNI. Et un communiqué a été publié à l’issue de cette réunion. Mais pas un mot sur le gouvernement. Le congrès, les dispositions internes, les condoléances pour le meurtre du député UC Merdas… et rien d’autre. Cela sonne comme un « game over », déclinaison du « intaha lkalam » d’Abdelilah Benkirane, début janvier.
Pour sa part, ce dernier a déclaré à la presse à la sortie de la réunion de son secrétariat général qu’ « il attendait toujours la réponse d’Akhannouch et de Laenser à sa question de savoir s’ils veulent entrer au gouvernement ou non, et s’ils ne veulent pas, je saurai alors quoi faire et comment procéder ». Il a eu sa réponse.
Interrogé par les médias sur une éventuelle rencontre avec...
le chef de l’Etat, Benkirane a eu cette réponse évasive : « Je souhaite toujours rencontrer le roi, et on attend son retour de sa tournée africaine ». En termes clairs, le chef du gouvernement devra demander une audience au roi Mohammed VI pour lui faire part des résultats de ses concertations avec les partis.
Ces discussions n’ont rien donné comme l’indiquent les sorties des dirigeants du MP, de l’USFP et de l’UC. Et le silence du RNI augure de l’annonce prochaine, voire imminente, d’un échec des négociations. Et le chef de l’Etat reprendra la main, en vertu de l’article 42 de la constitution, qui le définit comme le « garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat, (…) arbitre suprême entre ses institutions », précisant qu’il « veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique (…) ».
Et du fait de l’échec de la mise en œuvre de l’article 47 qui contraint le chef de l’Etat à désigner le chef du gouvernement au sein du parti arrivé premier aux élections, le roi Mohammed VI devra basculer vers le 42, et faire une lecture de la constitution pour dépasser la situation, très préjudiciable, de ce blocage institutionnel.
AB
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