Aziz Akhannouch : « Notre position est claire et inchangée, la coalition devra intégrer l’USFP »

Aziz Akhannouch : « Notre position est claire et inchangée, la coalition devra intégrer l’USFP »

Samedi 4 mars, le RNI réunissait ses instances décisionnelles et exécutives à Ifrane, sous la présidence de son nouveau chef Aziz Akhannouch. En marge des discussions sur le prochain et imminent Congrès, dont la Commission préparatoire a été confiée à Rachid Talbi Alami, Akhannouch est revenu sur les tractations pour la formation du gouvernement, sur la place de l’l’USFP et aussi sur les attaques dont il fait l’objet de la part de la classe politique et de certains organes de presse.

« Pour nous, les choses sont claires : le gouvernement devra être appuyé sur une majorité de 240 députés », ce qui inclut forcément l’USFP. En effet, avec le PJD (125 députés), le PPS (12), le RNI/UC (un seul groupe parlementaire de 56 élus), le MP (27) et l’USFP (20), le total des députés serait donc de 240. L’argument du président du RNI est simple : il faut une majorité confortable pour éviter les écueils de l’absentéisme, mais aussi et surtout pour disposer d’une majorité cohérente et homogène. « Ce parti a sa place, et aussi et surtout ses moyens à l’international pour faire valoir la justesse de la cause du Maroc dans les aréopages mondiaux ». Akhannouch, et c’est la première fois, fait une allusion à l’Internationale socialiste et aux nombreuses connexions des socialistes dans le monde. Il fallait y penser.

Si le président du RNI insiste sur l’adhésion de l’USFP au gouvernement, c’est aussi parce que ce parti avait déjà contracté directement avec Abdelilah Benkirane, qui avait été fier d’annoncer alors, en octobre 2016, que l’USFP avait sa place au sein de l’Exécutif. Le chef du gouvernement avait alors le soutien du PPS, puis de l’Istiqlal (entretemps grillé par la légèreté et l’inconsistance de son chef Hamid Chabat), et l’USFP. Mais Benkirane tenait, et tient toujours, à la présence du RNI à ses côtés, pour la direction et la conduite des ministères de nature économique, les compétences au sein du PJD étant rares dans ce domaine.

Akhannouch est par ailleurs remonté contre les agressions contre son parti, « des agressions qui surviennent en cette période de restructuration du parti...

et de négociations pour la formation du gouvernement, et qui sont le fait, par procuration, de certaines gens vendant leurs voix et manipulées ». Il ne l’a pas clairement mentionné, mais ces attaques proviennent de la grande nébuleuse qui gravite autour du PJD et de ses divers et nombreux clans. Il a expliqué l’affaire de l’assurance contractée par l’Etat contre les hausses de prix des hydrocarbures, « qui est destinée à protéger les citoyens et dont on a dit qu’elle a bénéficié à un seul individu, alors que c’était une décision du gouvernement et de son chef ». Ce sont des « mensonges », a affirmé Akhannouch, et « cela trouvera sa voie vers les tribunaux ».

Puis, caustique : « Il existe des gens qui n’ont jamais fait de politique et l’un d’eux, on ne le connaît pas, et il veut s’accrocher à nous pour se faire connaître. Et je ne lui en donnerai pas l’occasion ».

Par ailleurs, le président du RNI n’a pas exclu d’aller en justice pour se défendre contre les accusations dont il a personnellement fait preuve pour malversation dans la gestion des deniers publics et de l’argent de la compensation. Chabat l’avait rudement attaqué à ce propos, et ses propos ont été abondamment relayés par Akhbar Alyoum, entre autres…

Puis l’(encore) ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime s’en prend à un journaliste lui expliquant que s’il veut faire de la politique et défendre un parti déterminé, il n’a « qu’à l’annoncer, descendre dans l’arène politique et mentionner en tête du journal qu’il est l’organe de tel formation. Mais écrire et mentir, ce n’est pas sérieux… Les gens savent qui est derrière ce journal, pourquoi son directeur écrit ce qu’il écrit et aussi où il va puiser… ».

Dans son mot, le président du RNI s’est aussi attelé au prochain congrès du parti, qui se tiendra les 19, 20 et 21 mai prochains à el Jadida. Et c’est Rachid Talbi Alami qui sera président de la Commission préparatoire en charge des modalités pour la grand-messe qui devra entériner la nouvelle structure du parti, articulé autour des régions et de leurs instances.

AB

Commentaires