Donald Trump accuse Barack Obama de l’avoir mis sur écoute à la fin de la campagne électorale

Donald Trump accuse Barack Obama de l’avoir mis sur écoute à la fin de la campagne électorale

Samedi 4 mars, dans une série de tweets, Donald Trump créait le buzz sur la toile en accusant son prédécesseur Barack Obama de l'avoir mis sur écoute. Si ses partisans le soutiennent, nombreux sont les dirigeants et médias américains à douter de la véracité de ses propos. Le milliardaire président considère cela comme un nouveau Watergate, mais n’en donne aucun élément de preuve.

Donald Trump a commencé par accuser Barack Obama de l'avoir fait placer sur écoute téléphonique au mois d'octobre durant les dernières semaines de la campagne présidentielle. Dans ses tweets, le nouveau locataire de la Maison blanche dit qu'une de ces tentatives d'espionnage téléphonique avait eu lieu à la Trump  Tower à New York et « n'a rien donné ».

« Exécrable! Je viens de découvrir que le président Obama avait mis mes lignes sur écoute dans la tour Trump juste avant ma victoire», annonce-t-il dans un premier tweet, dénonçant un « MacCarthysme» exacerbé de son prédécesseur, en référence à la « chasse aux sorcières » contre les agents communistes pendant la Guerre froide.  Puis il ajoute, encore plus remonté : « Comment le président Obama a-t-il pu tomber si bas pour mettre mes téléphones sur écoute durant ce processus électoral sacré. C'est Nixon-Watergate. Mauvais (ou pauvre) type ! ».

Des accusations graves...Mais le président américain, qui n'en est pas à son coup d'essai en matière d'attaques dont on ne sait si elles sont fondées ou pas, n'a pas jugé bon de fournir un seul élément de preuve, ni de dire comment il avait obtenu cette information.

« Le président Obama, ni aucun responsable de la Maison Blanche, n’ont jamais ordonné la surveillance d’un quelconque citoyen américain », a indiqué Kevin Lewis, porte-parole...

de M. Obama, dans un communiqué en milieu de journée. « Une règle d’or de l’administration Obama était qu’aucun responsable de la Maison Blanche ne devait interférer avec une quelconque enquête indépendante menée par le ministère de la Justice. Toute suggestion du contraire est tout simplement fausse », a-t-il poursuivi.

Jusqu’à l’élection de novembre, Barack Obama et Donald Trump entretenaient des relations très tendues. Pendant plusieurs années, le milliardaire avait été le fer de lance des « birthers », affirmant avec des relents de racisme que Barack Obama était né au Kenya - pays de son père - et non à Hawaï et que, par conséquent, il ne pouvait présider les États-Unis. Il s’était finalement rangé à la raison en septembre 2016, en déclarant sans fioritures : « Le président Barack Obama est né aux États-Unis, point final ».

Les accusations sont en effet très graves et pourraient créer de sérieux problèmes à Obama, mais encore faut-il prouver les faits. On sait cependant que le président américain n’a pas le pouvoir d’ordonner de pareilles écoutes.

Un ancien conseiller de Barack Obama pour les questions internationales a lui aussi réagi. Dans un tweet adressé à Donald Trump, il explique qu' « aucun président ne peut ordonner une écoute. Ces garde-fous ont été mis en place pour protéger les citoyens de gens comme vous ».

Ces accusations surviennent alors que le gouvernement du nouveau président est empêtré dans une polémique sur ces liens présumés avec la Russie, suspectée d'avoir tenté d'influencer l'élection en faveur du milliardaire. En contact avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis pendant la campagne à deux reprises, le ministre de la Justice, Jeff Sessions, est accusé d'avoir caché ses entretiens au Congrès, alors qu'il témoignait sous serment.

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