300 migrants subsahariens ont franchi dans la nuit de dimanche à lundi la frontière entourant le préside occupé de Sebta, a indiqué la préfecture de la ville. Les jeunes ont forcé la haute barrière grillagée de six mètres entourant Sebta, avant de célébrer en pleine nuit leur entrée dans l'enclave espagnole, aux cris de «merci Seigneur,  je suis en Europe », selon les images tournées par le média local El Faro de Ceuta. Onze personnes ont été blessées et hospitalisées, a indiqué la Croix-Rouge.

La surveillance de cette  frontière terrestre de 8 km de long est exercée par l'Espagne et le Maroc mais ce dernier est en froid avec Bruxelles et a menacé à demi-mots de relâcher le contrôle qu'il exerce sur les migrants.

Le passage de lundi coïncide avec un sommet bilatéral franco-espagnol qui doit s'ouvrir dans la matinée à Malaga dans le sud de l'Espagne. « L'assaut » collectif de la barrière s'est produit vers 3H30 heures locales (5H00 GMT), a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Garde civile. « 300 sont entrés, le double a tenté » de forcer la frontière, a-t-il ajouté.  Vendredi, la préfecture avait comptabilisé 498 migrants ayant réussi à forcer la haute barrière, sur quelque 700 l'ayant tenté.

Ces deux entrées massives sont parmi les plus importantes depuis que la barrière a été rehaussée en 2005. Le Maroc commencerait-il donc à montrer plus de fermeté à l’égard de l’Europe ?

Le 6 février, en effet, alors qu’un...

commissaire européen venait de mettre en doute la marocanité du Sahara en affirmant que pour les accords sur les énergies, Bruxelles négociera avec le Maroc, mais sans le Sahara, le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch avait publié un communiqué dans lequel il laissait entendre que le Maroc pourrait ne plus avoir à consentir les efforts requis pour remplir le rôle de « gendarme de l’Europe ». Un sécuritaire marocain avait expliqué une fois que l’Europe ne comprendrait ces efforts du Maroc que quand le royaume finirait pas ne plus assurer que son ordre public, accompagnant les migrants désireux de se rendre en Europe jusqu’au nord du pays, et les laisser faire…

Les arrivants d’Afrique subsaharienne commencent à considérer le Maroc comme terre d’accueil et destination finale, mais il y en a encore suffisamment qui, voulant aller en Europe, pourraient créer de très sérieux problèmes aux Etats concernés, essentiellement l’Espagne et la France. Ce dernier pays vient de se voir tacler par les Britanniques qui, en pleine logique de Brexit, ont fermé la semaine dernière la porte de leur territoire à plusieurs centaines de migrants qui voulaient s’y rendre.

L’Europe comprendra-t-elle enfin l’importance cruciale du Maroc, elle qui, tour à tour, titille le Maroc sur son Sahara, décrète que les phosphates du Maroc ne sont pas bons, en raison d’une forte teneur en cadmium, donne des leçons de développement et de respect de droits, par ailleurs largement bafoués sur son territoire…

AB