Abdelilah Benkirane a rencontré Aziz Akhannouch et Mohand Laenser… ça avance lentement

Abdelilah Benkirane a rencontré Aziz Akhannouch et Mohand Laenser… ça avance lentement

Samedi 11 février, le PJD tenait son Conseil national, et à cette occasion, le secrétaire général du parti, et chef du gouvernement désigné, a répété de façon rugueuse son refus total d’accueillir l’USFP dans sa majorité, alors même que c’est là la condition du président du RNI Aziz Akhannouch, et de son allié du MP Mohand Laenser… les 13 et 14 février, le chef du gouvernement a rencontré, séparément, les deux responsables politiques.

Qu’en est-il sorti, de ces rencontres ? Rien, pour Laenser, qui a tenu à préciser aux médias que « la question de la formation du gouvernement n’a pas été discutée en cela que Abdelilah Benkirane refuse toujours d’entendre parler de l’USFP dans le futur gouvernement, ce qui n’est pas bien sérieux car on ne peut avoir les deux Chambres présidées par des gens de l’opposition ». En effet, si le parti de Driss Lachgar n’entre pas au gouvernement, il pourrait basculer dans l’opposition…

Interrogé pour sa part en marge de sa conférence de presse tenue pour l’ouverture du salon Halieutis à Agadir, le ministre sortant de l’Agriculture et de la Pêche maritime Aziz Akhannouch a eu cette réponse délicate : « Nous parlons et nous négocions, mais les réunions doivent rester confidentielles. Quand il y aura quelque chose à dire, c’est M. Benkirane qui l’annoncera ».

Quant à Benkirane, il a...

reconnu du bout des lèvres que les choses avancent, mais lentement. Cela a été confirmé par Nabil Benabdallah qui a déclaré que « la rencontre du chef du gouvernement désigné avec les deux chefs de partis a été positive » …

En clair, cela signifie qu’il n’y a pas beaucoup d’avancées dans la formation du gouvernement, après 4 mois de blocage, lequel promet de durer encore, chacun campant sur ses positions. La solution viendrait peut-être de là où ne l’attendrait pas, à savoir de l’USFP, qui a laissé entendre dans son organe de presse que la petite phrase de Benkirane lors de son Conseil national – « Vous avez eu la présidence de la Chambre des représentants, alors ça suffit » –  était discutable.

Si l’USFP décide donc, et d’elle-même, de renoncer à son ambition d’entrer (immédiatement) au gouvernement, les choses se décanteront assez rapidement car Benkirane aura eu gain de cause, et Akhannouch ne se sera pas dédit. Et Lachgar, pour sa part, aura réussi à placer son ami Habib Malki, en attendant une rentrée ultérieure dans l'exécutif.  Le Maroc pourrait donc avoir finalement  son gouvernement, mais la démocratie en aura payé un prix élevé, avec l’élection d’un président de la Chambre des représentants alors même que son parti n’aura obtenu que 20 élus et se sera classé en 6ème position…

 

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