Quelque peu oublié, Benkirane se rappelle au bon souvenir des gens… et continue de bloquer

Quelque peu oublié, Benkirane se rappelle au bon souvenir des gens… et continue de bloquer

Quelques jours après la fin du processus d’admission du Maroc au sein de l’instance africaine, le PJD tenait en son siège une réunion du secrétariat général. L’ordre du jour était bien évidemment la formation qui n’en finit pas du gouvernement. Mais à la sortie de cette rencontre, et sachant que personne n’a le droit de s’exprimer sur le sujet, sur son ordre, c’est  Abdelilah Benkirane qui a parlé. « Rien de nouveau sous le soleil », a-t-il dit en substance.

Interrogé sur les concertations, Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement désigné, a lancé au journaliste : « Se concerter, mais avec qui ? Ni Aziz Akhannouch ni personne ne m’a contacté ! J’avais réagi à des propos qui ont circulé. Aziz Akhannouch avait voulu imposer l’entrée de quatre partis ; cela avait été refusé, et l’est toujours… ». retour, donc, au point (et au niveau) zéro.

Alors que le Maroc fait la Une des journaux du continent et suscite un intérêt croissant outre Méditerranée, Outre-Atlantique et outre mesure, les Marocains commençaient à faire circuler des boutades sur ce Maroc qui fonctionne si bien sans gouvernement, et Benkirane tombait peu à peu dans l’indifférence au mieux, l’oubli au mieux. On a expliqué que tout recommencerait après l’adhésion du royaume à l’Union africaine. Alors tout recommence…

Et le blocage semble devoir perdurer car Benkirane refuse toujours l’offre d’Akhannouch, sans lequel rien pourtant ne serait possible. Et le chef du gouvernement désigné de rappeler que « depuis la question de l’UA, personne ne m’a contacté, ni...

Akhannouch ni personne… ». Mais Abdelilah Benkirane ne semble pas comprendre que c’est lui le chef du gouvernement désigné, et qu’il ne saurait rester calfeutré chez lui ou dans son parti, attendant les réactions des autres. Il semble ne pas comprendre non plus que le Maroc, alors que nous avons entamé le second mois de l’année, n’a toujours pas de loi de finances.

Et il ne semble pas comprendre, et c’est le plus grave, que désormais, le Maroc fait l’objet de plus d’intérêt, maintenant qu’il a intégré l’UA. Ne pas avoir de gouvernement renvoie l’image d’un pays instable, et ne pas avoir de gouvernement ne permettra pas au royaume d’être actif à l’échelle africaine, et mondiale. Benkirane attend le retour du roi de sa tournée africaine.

Cela étant, et bien que certains dirigeants du PJD aient affirmé que le Secrétariat général n’a pas évoqué la question du gouvernement mais celle du Conseil national, certains faits permettent d’anticiper une reprise des pourparlers… Ainsi, Akhbar Alyoum, périodique proche du PJD,  recommence comme avant à attaquer copieusement Akhannouch sur tout et n’importe quoi, et Nabil Benabdallah a fait lire un mot à son comité central, affirmant que le prochain round servira à déterminer « qui entrera au gouvernement par la porte et qui y accèdera par la fenêtre ». Les amabilités d’usage.

Les choses recommencent donc, et Benkirane serait inspiré de mettre un terme à ce qui désormais ressemble à une farce, dont il serait le comédien principal.

Aziz Boucetta

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