Un juge fédéral américain bloque le décret anti-immigration de Donald Trump

Un juge fédéral américain bloque le décret anti-immigration de Donald Trump

Le bras de fer se poursuit entre le président US Donald Trump et la justice américaine : un juge fédéral de Seattle a en effet décidé de bloquer temporairement vendredi le décret anti-immigration du président américain visant sept pays à majorité musulmane, mais la Maison Blanche a aussitôt promis de répliquer.

Le juge Robart, nommé par le président républicain George W. Bush, a pris sa décision, qui s’étend à l’ensemble du territoire américain, pour permettre l’examen de la plainte déposée le 30 janvier par l’attorney general de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, un démocrate. La Maison Blanche a eu une réaction énervée, comme d’habitude, et  le service de presse de la présidence a publié un premier communiqué, à 23 h 09 (heure de Washington), dans lequel il a dénoncé une décision « scandaleuse », avant de supprimer ce qualificatif dans un second communiqué… La présidence a indiqué que le ministre de la Justice allait « déposer une injonction d'urgence pour » faire appliquer le décret et annuler la décision du juge Robart ».

C(‘est ce qui s’appelle user des instruments offerts par la démocratie pour entraver le bon fonctionnement de la démocratie. «La Constitution a vaincu aujourd'hui. P ersonne n'est au-dessus de la loi, pas même le président », a déclaré le démocrate Bob Ferguson.

Dans sa plainte, ce dernier affirmait que l'interdiction décrétée par le président allait à l'encontre des droits constitutionnels des immigrés et de leurs familles car elle visait...

particulièrement les musulmans. Le gouverneur de l'Etat de Washington Jay Inslee a lui aussi évoqué une «victoire éclatante» mais averti que la bataille pour son retrait n'était pas terminée. Un avis partagé par Bob Ferguson qui a dit sur la chaîne CNN, qu'il ne serait « pas surpris » si ce bras de fer se termine à la Cour Suprême.

Les juges fédéraux de plusieurs autres Etats ont également statué contre l'interdiction depuis qu'elle a été décrétée vendredi dernier, notamment en Californie et dans l'Etat de New York, mais la décision du juge Robart est celle dont la portée est la plus vaste.

Depuis son entrée en vigueur, les Etats-Unis ont révoqué 60.000 visas attribués à des ressortissants des sept pays visés. Mais un avocat du ministère de la Justice a déclaré devant un tribunal en Virginie que quelque 100.000 visas avaient été révoqués. « Pour remettre ce chiffre en perspective, nous avons délivré plus de 11 millions de visas (...), pour l'année fiscale 2015 », a déclaré Will Cocks, porte-parole du bureau des Affaires consulaires.

 Aux Etats-Unis, le décret a été qualifié de « propagande d'une portée inimaginable » pour les jihadistes par cinq sénateurs démocrates dans un courrier adressé au secrétaire américain à la Défense. Deux sénateurs républicains, John McCain et Lindsey Graham, avaient déjà estimé qu'il équivalait à « se tirer une balle dans le pied de la lutte contre le terrorisme ».

(Agences)

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