Le roi d’Espagne, lors de la traditionnelle et annuelle cérémonie du Corps diplomatique accrédité en Espagne,  le roi Felipe VI a  affirmé ce jeudi 26 janvier  la volonté de son pays de consolider sa relation « privilégiée » avec le Maroc et même de l’approfondir davantage. Le propos intervient quatre mois après une sortie du monarque espagnol sur le Sahara, des mots qui avaient plutôt déplu à Rabat.

« Au Maghreb, nous avons une relation privilégiée avec le Maroc que nous voulons continuer à préserver et approfondir », a ainsi déclaré Felipe VI, corrigeant en quelque sorte ses mots prononcés dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, quand il avait calmement expliqué au monde que « les efforts des Nations Unies pour un règlement juste, durable et mutuellement acceptable dans le cadre d’une solution politique, qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental en vertu des dispositions compatibles avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies. J’appelle donc les parties de ce conflit à reprendre le dialogue en vue de résoudre définitivement ce différend ».

Ce passage avait surpris les observateurs politiques, jusqu’en Espagne, le roi ayant outrepassé ses...

prérogatives, empiétant sur celles de son gouvernement et de sa diplomatie, habituée à jouer les équilibres entre les deux pays maghrébins que sont le Maroc et l’Algérie.

Mais cette déclaration d’hier n’est pas si désintéressée… en cela que le roi a ajouté que « notre souhait est d’organiser durant l’actuelle législature un Sommet Espagne-Afrique qui contribuerait à plus de rapprochement –entre les deux parties- et qui favoriserait la mise en place d’un agenda commun de paix, de sécurité et de prospérité ».

A  une époque où les grandes puissances œuvrent à s’implanter en Afrique, à la suite de la France et de la Chine, l’Espagne rappelle « son passé d’ouverture », pour reprendre les mots de Felipe VI, qui a précisé que « l’Espagne a été un pays pionnier et avant-gardiste en matière d’ouverture sur le monde. Les Espagnols conservent encore cette vocation d’ouverture et de globalisation qui se reflète dans notre politique extérieure ».

Face à la nouvelle doctrine diplomatique marocaine, qui centre les efforts et les actions vers le continent africain, Madrid souhaite donc se rapprocher encore plus du Maroc, qu’elle sait être un élément important dans sa politique d’implication progressive vers l’Afrique.