Formation du gouvernement, cela se complique…
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- 26 janvier 2017 --
- Maroc
Depuis l’élection de Habib Malki à la présidence de la Chambre des représentants, et l’imbroglio politique qu’elle avait entraîné dans son sillage, les tractations pour la formation du gouvernement stagnent, entrées de nouveau dans l’immobilisme qui les a caractérisé depuis près de 4 mois maintenant. Benkirane hiberne, Akhannouch attend sa réaction, et l’USFP est toujours la pierre d’achoppement.
Invité à l’émission « Dayf al Oula », animée par Mohamed Tijini, le Premier secrétaire de l’USFP n’aura pas été très convaincant sur sa volonté d’intégrer le gouvernement, alors même qu’il a repris à son compte l’argument invoqué par le président du RNI Aziz Akhannouch pour justifier son insistance à accueillir les socialistes au gouvernement, en l’occurrence la nécessité de disposer d’une majorité confortable. Lui, Lachgar, a fait passer l’intérêt national (antienne sans cesse ressassée par tous), et aussi par le fait que les socialistes ont empêché l’adhésion du Polisario à l’Internationale du même nom.
Mais il a dit aussi que « nous cherchons un gouvernement fort et cohérent, car notre pays passe par une conjoncture où l’on a surtout besoin d’intensifier nos efforts, en ce qui concerne notre première cause nationale. Pour ce, une forte majorité est déjà disponible pour la formation d’un gouvernement fort et cohérent et nous tendons la main au chef du gouvernement désigné par le Souverain pour qu’il réussisse sa mission ».
Quant au PJD d’Abdelilah Benkirane...
chef du gouvernement désigné, mais de plus en plus résigné, il devrait tenir une réunion de son secrétariat général ce 26 janvier en fin de journée pour évaluer la situation, suite à l’élection de Malki au perchoir. Du côté du bloc formé autour du RNI, on explique que la demande d’intégrer l’USFP n’a pas changé.
Au PJD, on a choisi semble-t-il d’augmenter les enchères, puisque la prestation télévisée de Lachgar lui a valu les sarcasmes du parti de Benkirane, dans une attitude globale de rejet et de maintien de la position de refus de voir les camarades de Lachgar rejoindre au gouvernement les frères de Benkirane.
Le gouvernement risque donc de ne pas être constitué en raison d’une « force » politique, arrivée 6ème aux élections et alignant 20 députés, trop peu pour peser dans des négociations, mais assez pour offrir une majorité confortable au chef du gouvernement qui, dans cette affaire, privilégie la posture politicienne à l’attitude politique.
Il faudra sans doute attendre le retour d’Afrique du roi Mohammed VI, « garant du bon fonctionnement des institutions » (article 42 de la constitution), pour rapprocher les points de vue, comme cela avait été le cas en 2013 quand, selon Benkirane, le chef de l’Etat avait permis l’entrée du RNI de Mezouar au gouvernement, alors que ni le chef du gouvernement ni le président du RNI ne le voulaient vraiment.
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