Benkirane seul à la manœuvre pour parler aux médias

Benkirane seul à la manœuvre pour parler aux médias

La communication est l’atout principal d’Abdelilah Benkirane, et il semblerait qu’il n’ait pas une grande confiance dans les capacités de communication de ses pairs dirigeants du PJD… Ainsi, il vient de leur intimer l’ordre de « ne donner aucune déclaration, sur quelque sujet que ce soit, à aucun média »… Seul lui peut distiller les petites phrases, comme celle qu’il a susurrée à Aswat…

Ainsi, alors qu’il recevait le prix de « la personnalité de l’année » décernée par Radio Aswat, et alors qu’il soliloquait sur le prix et ses co-lauréats et le peuple et les belles choses de la vie, le journaliste présent lui a subitement demandé la signification du « game over » (intaha lkalam) qu’il a signifié à Aziz Akhannouch et à Mohand Laenser.

Sa réponse est édifiante : «J’ai mis un terme aux concertations pour certaines raisons… si ces raisons n’existent plus, je n’aurai aucun souci à les reprendre. Si elles restent, il n’y a plus de discussion, et dans le cas contraire, on reparle ». En clair, cela signifie que si le RNI n’essaie plus d’imposer l’UC et l’USFP au gouvernement, Benkirane et Akhannouch pourraient reprendre langue.

Mais pourquoi le chef du PJD empêche-t-il donc les autres dirigeants de s’exprimer ? Il faut dire...

que, questionné sur des discussions qu’il aurait eues avec le chef de l’Etat, il a répondu qu’ « il ne parle pas de ces choses-là avec la presse »… Il n’est pas sûr que d’autres chefs du PJD aient la même clairvoyance.

Mais il y a aussi l’imbroglio institutionnel actuel, né de l’ordre donné par le roi Mohammed VI de ratifier l’acte constitutif de l’Union africaine, à travers la loi 01-17. Au plus vite, avant le 25 janvier, puisque trois jours après le Sommet africain démarre. Il faudra donc que la Chambre des représentants se réunisse et adopte le projet de loi. Là, les avis divergent : faut-il attendre de clarifier la situation politique, ou y aller, élire un président et former les commissions, au risque de voir se dégager une majorité qui ne soit pas celle que souhaiterait Benkirane ?

Déjà, la polémique est née entre ceux qui affirment que le parlement est indépendant du gouvernement et qu’il doit donc activer son règlement intérieur… et ceux qui, amis du PJD, expliquent le contraire, qu’il faut une majorité théorique pour la décliner au parlement. Mais cela prendra encore du temps, et le Maroc risque de ne pas voir son adhésion à l’UA acceptée.

AB

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