Lakhdar Ibrahimi appelle à la réouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc

Lakhdar Ibrahimi appelle à la réouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc

Il est l’un des diplomates les plus talentueux d’Algérie, qui en a compté un nombre important. Il a été également diplomate international, gérant plusieurs conflits dans le monde, dont celui de la Syrie. Lui, c’est Lakhdar Ibrahimi, ancien chef de la diplomatie algérienne, et il vient de déclarer que l’Algérie devrait accepter la réouverture de ses frontières avec le Maroc. Venant d’un homme lauréat de plusieurs prix pour la résolution des conflits, la déclaration est importante.

Répondant aux questions d’une télévision algérienne en février 2016, déjà,  Lakhdar Ibrahimi avait commencé par se dire «profondément attristé par le fait que les relations entre l’Algérie et le Maroc ne soient pas ce qu’elles devraient être ».

Voici quelques jours, alors qu’il s’exprimait lors d’une conférence en France et qu’il a insisté sur l’importance du Maghreb, l’ancien ministre des Affaires étrangères (1991-1992) a lâché cette phrase : « Le fait que nous ayons des problèmes, des difficultés et des divergences ne devrait pas empêcher la fraternité de se manifester. Et, de fait, Il est impossible de parler du grand Maghreb tant que les frontières qui séparent les deux états frères (l'Algérie et le Maroc) demeurent...

fermées ».

Puis le diplomate a été au cœur du sujet, appelant les choses par leur nom : « l’heure est venue pour que les deux pays laissent de côté le problème du Sahara occidental afin de construire une économie commune basée sur les échanges. En effet, un réel réchauffement des relations diplomatiques et économiques pourra insuffler une dynamique économique positive dans la région du Maghreb, et cette dynamique  entraînera une coopération accrue dans le domaine sécuritaire ».

L’ancien ministre algérien, actuellement professeur à Sciences Po Paris (et docteur honoris causa de cette Ecole, qui a récusé avoir des ambitions présidentielles, a conclu qu’ « il n’y a pas de Maghreb sans amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc. Et le Machrek a besoin du Maghreb. La question sahraouie constitue certes un obstacle à la construction maghrébine.    Il y a des tentatives, mais il y a toujours échec. Il est temps de dépasser cette situation ».

Puisse-t-il être entendu à Alger… En effet, explique Ibrahimi : « A chaque fois que je pars au Maroc, on m’interpelle sur la question. A Tlemcen (ville à la frontière algéro-marocaine) aussi… ». C’est à Alger que la décision sera prise, ou non…

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