« Il n’y aura pas de suppression de la gratuité de l’enseignement ! » (Omar Azzimane)

« Il n’y aura pas de suppression de la gratuité de l’enseignement ! » (Omar Azzimane)

C’est le (faux) débat pour une (vraie) guerre annoncée… Une controverse agite les médias et une partie de l’opinion publique depuis quelque temps sur ce qui a été présenté comme un renoncement à la suppression de l’enseignement au Maroc, une décision qui aurait été prise par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), présidée par le conseiller royal Omar Azzimane. Il était l’invité de « confidences de presse » sur 2M pour apporter sa vérité et préciser les choses… Il a formellement nié toute suppression de la gratuité de l’enseignement public au Maroc !

Omar Azzimane a été on ne peut plus clair : « Il n’y a aucune sorte de renoncement à cette gratuité, je le nie catégoriquement »… Fort bien, mais alors que s’est-il passé et pourquoi les gens l’ont-ils cru ? « Ce qui s’est passé… c’est un grand et long point d’interrogation », soupire le conseiller royal dans un sourire entendu, laissant penser à quelque manipulation de certains des membres de son Conseil qui ont laissé fuiter une information, par ailleurs fausse.

La fausse information a tout de suite été relayée par des médias proches du PJD, sachant que des membres éminents du parti de Benkirane sont membres du CSEFRS, dont le tonitruant et rugueux Mohamed Yatim…

Puis Azzimane commence ses explications avec une inévitable langue de bois, du type « ce qui s’est passé est bon et salutaire, et il est positif que le débat ait lieu autour de cette question de la gratuité ». Bon, il faut quand même passer aux choses sérieuses, surtout quand l’invité dit que « les fondements de cette controverse sont faux ».

Qu’est-ce qui est juste alors ? « Que le projet de loi-cadre soumis au CSEFRS par le gouvernement est une déclinaison de la Vision 2015-2030, laquelle repose sur des fondamentaux clairs et précis, qui tournent autour de l’équité et de l’égalité des chances. Il...

y en a 23, et on ne peut donc venir et décider de revenir sur un principe aussi fondamental que la gratuité de l’enseignement ».

Alors, suppression de la gratuité ou pas ? Réponse : Non, car l’Etat poursuivra son effort d’investissement sur l’élément humain et nul ne saurait être privé d’études, du préscolaire au supérieur, pour raisons économiques. Cela étant, l’effort budgétaire de l’Etat sera complété par les contributions des collectivités locales, d’établissements publics, du secteur privé, le tout dans le cadre de la mobilisation et de la solidarité. De plus, les familles qui ne sont pas dans le besoin pourront s’acquitter de frais d’enregistrement, qui ne sont pas des frais de scolarité, et qui seront symboliques.

Et là, intervient le gouvernement qui doit, selon Azzimane, mener une étude pour savoir si les familles peuvent payer ces frais. Si la réponse est oui, il faudra que le gouvernement définisse les familles qui paieront les frais et celles qui ne paieront pas. Cela fera l’objet d’une loi, et donc de débats. Et enfin, il y aura exemption totale et permanente des familles défavorisées.

« Et à supposer que nous ne puissions pas réaliser cette disposition de faire payer les familles en mesure de le faire, pour une raison ou une autre… alors nous renoncerons à cela et nous passerons à autre chose ».

C’est un budget énorme !

Pourquoi faire contribuer les collectivités territoriales, les établissements publics et les familles qui le peuvent ? Parce que, explique le président du CSEFRS, il faut payer le coût de la réforme…

L’obligation de l’enseignement fondamental, c’est un budget énorme !

Introduire la discrimination positive pour le monde rural, c’est un budget énorme !

Reformation et mise à niveau des enseignants, c’est un budget énorme !

Appliquer un nouveau modèle linguistique, c’est un budget énorme !

Alors maintenant, les choses sont claires sur cette fausse polémique sur la gratuité de l’enseignement. A moins de penser qu’Azzimane ment…

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