L’Istiqlal tient son Conseil national et dit oui, à l’unanimité, à l’alliance avec le PJD

L’Istiqlal tient son Conseil national et dit oui, à l’unanimité, à l’alliance avec le PJD

A l’issue de la rencontre qui a réuni, en début de semaine, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal Hamid Chabat avec le chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane, il avait été décidé que le parti nationaliste rejoindrait la coalition gouvernementale conduite par le PJD. Chabat avait annoncé la réunion d’un Conseil national extraordinaire pour entériner cette décision, mais ce n’est là que pure formalité.

Lors de Conseil, on a vu réapparaître plusieurs dirigeants jusque-là boudeurs… Taoufik Hjira est à leur tête, lui qui est aussi président du Conseil national, en rupture de ban depuis 2014. Mais il y avait aussi là Karim Ghellab, Abbas el Fassi, Yasmina Baddou, plus les dirigeants du courant supposé frondeur « bila haouada » (intransigeance). Seul Mhamed el Khalifa est resté sur ses positions.

Le Conseil national est très formel, car la décision d’entrer au gouvernement Benkirane est déjà prise, et acceptée par l’ensemble des membres du parti. Le vote a d’ailleurs été unanime dans ce sens.

En ouverture des travaux, Hamid Chabat a critiqué « les manœuvres de la dernière heure pour détourner la volonté populaire et son choix lors des élections »… On comprend par là qu’il s’agit des  appels à la réconciliation lancés par Ilyas el Omari....

Chabat a également affirmé que « le 7 octobre est un jour sombre pour la démocratie au Maroc, et restera comme une tâche marquant à jamais les élections dans le royaume… Le parti de l’Istiqlal ne saurait accepter que l’on travestisse la volonté des Marocains, usant de méthodes anciennes, car cela est une insulte à l’intelligence des électeurs ».

Le matin de ce samedi, Abdelilah Benkirane, s’adressant lui aussi au Conseil national de son parti, avait affirmé que la coalition comprendra d’ores et déjà l’Istiqlal et le PPS, qui a payé le prix fort pour son attachement à la démocratie.

Et donc, de fait, dans son communiqué final, le Conseil national de l’Istiqlal s’en prend violemment au ministère de l’Intérieur qu’il accuse d’avoir favorisé un parti parmi d’autres, allusion au PAM. « Comment un parti né très récemment peut-il gagner tant de sièges au parlement si ce n’est avec l’aide de l’administration, lui qui a récupéré tant de sièges de formations plus anciennes ? »…

On l’aura donc compris, l’Istiqlal, qui ne se remet pas de sa sortie inconsidérée du gouvernement en 2013, a décidé d’y revenir, sans trop de conditions, prenant (quoique sans le dire – la pleine mesure de son poids politique actuel, très réduit.

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