Scandale d’Etat – Plusieurs « commis de l’Etat » bénéficiaires des terrains à Rabat
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- 26 juillet 2016 --
- Maroc
Finalement, Abdelouafi Laftit, wali de la Région Rabat-Salé-al Hoceima, n’aura été que la partie visible de l’iceberg qui ébranle aujourd’hui le paquebot Etat… Plusieurs autres dignitaires et hommes politiques ont bénéficié des largesses prévues dans l’arrêté de 1995, révélé dans le communiqué conjoint des ministres de l’Intérieur et des Finances pour défendre Laftit. Une large campagne de contestation a été lancée sur les réseaux et dans les milieux politiques.
Ainsi, les signataires du communiqué, en l’occurrence les ministres de l’Intérieur, Mohamed Hassad, et des Finances Mohamed Boussaïd sont eux-mêmes bénéficiaires de terrains à proximité de la route des Zaërs à Rabat, un endroit où le m² est évalué aux environs de 10.000 DH, alors même qu’il a été cédé à 350 DH.
Ainsi, selon les médias qui ont rapporté l’information, non démentie à l’écriture de ces lignes, les deux ministres Hassad et Boussaïd ont bénéficié de lots de terrain et dans les mêmes conditions respectivement en 2001 (4.630 m2 à 1,6 million DH) et 2002 (3.181 m2 pour 1,1 million DH). Et ils ne sont pas les seuls… Notre confrère Hespress a publié une liste fort détaillée des « commis de l’Etat », bénéficiaires de lots à superficie intéressante, documents à l'appui, non authentifiés mais non démentis aussi…
Il y a, donc, le Premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar, qui a acquis un terrain dans la même zone et au même prix, en 2003, d’une superficie de 3.160 m²,...
pour la modique somme de 1.169.200 DH. Et aussi l’ancien ministre de l’Agriculture et actuel président du Conseil national de l’USFP Habib Malki, qui est l’heureux propriétaire d’un terrain de 3.283 m², acquis en 1998 pour le montant de 1.214.710 DH. Et encore l’ancien ministre des Travaux publics, l’Istiqlalien Bouamer Taghouane, qui a acheté 3.577 m² en 2003 pour 1.323.490 DH.
Ne pas oublier également l’ancien ministre Ahmed Taoufiq Hjira, ancien ministre de l’Habitat et actuel président du Conseil national de l’Istiqlal (en rupture de ban), qui a acquis en 2001 (avant qu’il ne soit ministre) un lot de 3.446 m² pour le prix de 1.275.020 DH. Hassan Aourid, ancien porte-parole du palais et ancien wali, a pour sa part acquis en 2004 un terrain de 3.168 m² pour 1.172.160 DH… Et aussi le conseiller royal (ancien ou encore en fonction, on ne sait pas trop) Mohamed Moatassim, acquéreur en 2006 d’un lot de 3.484 m² pour 1.289.080 DH…
Dans ce début de scandale, les commentaires fusent ici et là, d’hommes politiques ou de simples citoyens sur la Toile. En gros, l’affaire est grave car elle fait bénéficier certains hauts fonctionnaires de largesses injustifiables et condamnables, et que les Marocains ne sauraient être divisés en « commis de l’Etat » et en « maudits » du même Etat. Quant à Abdelilah Benkirane, il a prononcé cette sage phrase consistant à expliquer que « parfois, le silence est une forme d’expression ». Exact.
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