Les choses s’accélèrent pour la finance participative, avec objectif de démarrage avant fin 2016

Les choses s’accélèrent pour la finance participative, avec objectif de démarrage avant fin 2016

Suite à la multiplication des attaques et accusations entre différents intervenants dans la question des banques participatives (communément connues sous le nom de banques islamiques), le responsable de la supervision de l’avancement du chantier de ces institutions pour Bank Al Maghrib Lhassane Benhalima a annoncé qu’ « au total, à la date du 29 juin 2016, 10 dossiers d'agrément ont été déposés entre banques marocaines et groupes financiers étrangers ». Les banques devront ouvrir leurs portes avant la fin de 2016.

Les choses se sont effet subitement accélérées, du moins sur le plan médiatique… En effet, mardi 28 juin, au parlement, le ministre des Finances Mohamed Boussaid a indiqué que Bank Al-Maghrib, qui est attentif à ses compétences et à son indépendance, prend en main le dossier, qui  « sur la bonne voie ». Deux jours après, on a eu le chiffre, et les lettres.

Le chiffre, donc, est 10, nombre des organismes ayant soumis les demandes d’agrément. Les lettres sont celles des organismes bancaires nationaux ayant présenté ces demandes, à savoir le Crédit agricole du Maroc (en association avec la Banque islamique de développement), le CIH, la BCP, Attijariwafa bank et la BMCE Bank.

Ce chantier des banques participatives avait commencé à l’aube des années 90, avec l’alors Wafabank qui...

était la première institution à s’y intéresser, du temps de son patron Abdelhak Bennani. Des formations avaient été dispensées aux cadres de l’organisme avant que Driss Basri, omnipotent ministre de l’Intérieur, n’y mette un terme, brutalement, à sa manière.

Puis, plus rien… jusqu’en 2004, quand la loi bancaire 103-1 avait été adoptée, évoquant les banques participatives et leur cadre législatif embryonnaire. Ce cadre avait été renforcé en 2014-2015 avec le lancement de conférences d’explication et de présentation de cette finance particulière, et des formations ont été dispensées pour les sukuks, la  Mourabaha , l’Ijar et le financement des logements sociaux.

Aujourd’hui, les choses vont plus vite après les accusations portées par le PJD contre le wali de la banque centrale Abdellatif Jouahri, dans ce que le parti voit comme des atermoiements. Et, de fait, on ne parle plus seulement de la banque participative en elle-même, mais aussi d’instruments financiers participatifs.

Cette politique devra normalement augmenter de façon significative le taux de bancarisation au Maroc car, si l’on en croit le chef du groupe PJD à la Chambre des représentants Abdallah Bouanou, les Marocains ne vont pas vers les banques classiques, ni ne leur  demandent des crédits, car ils attendent l’arrivée de la finance participative. On verra bien.

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