Très mauvaise année agricole céréalière annoncée, mais les autres filières ont résisté

Très mauvaise année agricole céréalière annoncée, mais les autres filières ont résisté

Deux chiffres pour présenter le bilan 2016 de la campagne céréalière : 33,5 millions de quintaux, contre 115 l’année précédente, soit 70% de moins en 12 mois. En cause, selon le ministère de l’Agriculture, le volume pluviométrique le plus faible depuis 1985, et près de 50% en moins qu’en 2015.

Ainsi, selon le ministère, la conjonction d’un déficit pluviométrique de 42,7% par rapport à une année normale, de 98 jours sans pluie (la période la plus sèche dans l’histoire du pays) et de températures en moyenne plus élevées de 2 à 3 degrés par rapport à la normale, a conduit à cette très mauvaise campagne céréalière.

Mais les pluies de février et mars ont permis une reprise significative de la céréaliculture dans plusieurs régions, donnant cette production de 33,5 millions de quintaux. La production prévisionnelle de blé tendre est donc estimée à 18,6 millions de quintaux, de blé dur à 8,7 millions et d’orge à 6,2 millions. Et le déficit pluviométrique aura également impacté les légumineuses d’automne avec, là aussi, une baisse de 40 à 60% par rapport à la production de 2015.

Cela étant, l’arboriculture fruitière enregistre pour sa part une bonne tenue, avec une croissance de l’ordre de 15% en comparaison à 2015. Cette performance est soutenue par l’olivier (+24%) et les agrumes (+7%). Quant aux cultures industrielles (betterave à sucre et oléagineuses), elles augmenteront selon les prévisions de 5% en moyenne, et les cultures maraîchères de...

4 à 5%.

Enfin, l’élevage et les fourrages croîtront à leur tour de 4% environ, grâce notamment à la conversion d’une partie des surfaces céréalières en fourrages, mais aussi au Plan de sauvegarde du cheptel qui a permis la mise à disposition d’aliments de bétail.

Par ailleurs, le ministère d’Aziz Akhannouch se félicite du changement de la structure de la valeur ajoutée agricole qui permettra, malgré la chute de 70% de la production céréalière, d’obtenir une VA de 110 milliards de DH, soit à peine 7,3% par rapport à l’année dernière, malgré les conditions climatiques calamiteuses.

Un autre chiffre est avancé par le ministère pour montrer la résilience désormais assurée du secteur primaire par rapport aux variations climatiques. En 2009, et malgré une production céréalière de plus de 100 millions de quintaux, la VA agricole était de 100 milliards de DH, moins qu’en 2016 avec 33,5 millions de quintaux.

Le Plan Maroc Vert a su rendre possible à son tour la réalisation de ces bonnes performances en matière de résilience, permettant à l’agriculture nationale d’afficher d’excellents résultats les bonnes années pluviométriques, comme en 2015, et de limiter les dégâts dans les mauvaises années, comme 2016.

Le PMV aura également su conduire le secteur primaire marocain vers plus d’économie d’eau, en produisant les mêmes quantités avec autant d’eau, voire moins. A cet égard, l’objectif d’équipement de 550.000 hectares en goutte-à-goutte en 2020 a déjà été atteint à 81%, avec 450.000 hectares.

 

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