Abdelilah Benkirane, le 1er  mai, des larmes, du populisme, une disposition au martyre, et Ilyas el Omari !

Abdelilah Benkirane, le 1er  mai, des larmes, du populisme, une disposition au martyre, et Ilyas el Omari !

Il est venu au meeting casablancais du syndicat de son parti, l’UNTM, Abdelilah Benkirane et il a tenu un discours éminemment politique, ce qui pour le chef du gouvernement revient à des attaques contre Ilyas el Omari (pour la deuxième fois en moins de 24 heures) et à des caresses dans le sens du poil des populations. Verbatim.

Le Caïd de Deroua (affaire de chantage sexuel au permis de construire). « Certes, les deux époux l’ont fait chanter, mais comment le mari peut-il être en prison alors que le caïd, surpris en flagrant délit dans la chambre conjugale de la jeune femme, est-il en liberté ? ». Le chef du gouvernement ne sait-il donc pas que c’est le procureur, qui dépend du ministre de la justice, lui-même soumis à l’autorité du chef du gouvernement, qui a demandé la mise sous écrou du mari et de son ami ? « Les gens de l’autorité doivent savoir qu’ils sont responsables devant Dieu »… Tiens donc, et pas devant la loi ? «  Ils ne doivent pas nous faire honte comme ce caïd qui entre dans la maison de l’homme en son absence ».

Mmi Fatma (affaire de cette dame qui s’est immolée par le feu en raison de la hogra d’un caïd). « Ce n’est pas bien de se suicider et je ne suis pas d’accord avec ce comportement, mais les forces de l’ordre et le agents d’autorité ne doivent pas mépriser les citoyens… Et même s’ils ont la main un peu lourde (sic), cela ne doit pas aller jusqu’à la hogra ! (S’adressant aux forces de l’ordre) Ayez pitié de nous, Messieurs, autant qu’il vous est possible (re sic), et même si vous devez user de la force, montrez un peu de compassion ! ». Mettez la fleur au fusil, Messieurs, avant d’abattre vos crosses sur nos dos, semble dire Benkirane qui veut faire du populisme mais qui craint de parler de la police et des forces de l’ordre.

Ilyas el Omari (sujet sur lequel Benkirane est le plus à l’aise)… « Tu ne seras jamais leader dans ce pays, pas plus que tu ne dirigeras les Marocains. Tu n’es pas à la hauteur, Si Ilyas, (« ma fiddikch » en VO), va coucher (« sir tkemmech », tjs en VO), et si tu as effrayé et terrorisé les potentiels candidats contre toi (élections communales du 4 septembre), tu...

ne feras pas peur à ce peuple ! Je suis d’accord avec ce Monsieur sur un certain point, à savoir qu’il est l’homme des missions douteuses ».

« Celui que vous présentiez comme votre leader a été défait à Mohammedia (Mustapha Bakkoury). Alors vous avez tombé le 1er masque,puis le second et vous nous avez amené cet épouvantail (« bou33ou »), que vous cachiez comme vous auriez caché une tare... Vous vous êtes dit que c'est lui qui vous sauverait mais c'est lui qui vous coulera in cha allah ». Ilyas el Omari étant ce qu'il est, certainement pas un enfant de choeur ,le propos du chef du gouvernement comporte des relents totalitaires, une somme entre populisme et menace...

La fuite des capitaux et l’Etat profond. « Il existe certaines gens au Maroc qui ne veulent pas de justice, et qui font fuir leurs capitaux à l’étranger par peur de mouvements sociaux. Alors ils assurent leurs arrières ». Il est très grave de dire cela quand on est chef du gouvernement. Complicité s’il connaît les noms, diffamation dans le cas contraire et populisme dans tous les cas.

Bisounours. « Au Sahara, le Maroc a remporté une grande victoire si l’on se réfère à la dernière résolution du Conseil de Sécurité. J’espère que cette crise s’achèvera par le retour des Sahraouis de Tindouf et par la réconciliation avec Alger ». L’a-t-il lue, lui, la résolution de l’ONU sur le Sahara ? On peut en douter…

Quelques larmes et une disposition au martyre… « Vous nous êtes acquis et nous vous sommes acquis aussi… Vous m’aimez, que Dieu vous bénisse (trémolos dans la voix) ». La foule scande son nom, insiste et lui, sort un mouchoir et s’essuie les yeux. Cela fait toujours vibrer une foule, de voir son leader essuyer une larme, à défaut de vraiment la verser… « Nous sommes prêts, pour vous, à donner ce qui nous est le plus cher, nos vies, sur la voie de Dieu (fi sabili allah) pour vos intérêts ».

On ne vous en demande pas tant, M. Benkirane, juste un peu plus d’écoute et un peu moins de populisme et de discours référents à la religion à chaque prise de parole publique. Quant aux travailleurs, dont il était supposé parler, et du Dialogue social, ce n'est pas très sexy et ça casserait l'enthousiasme d'une foule en délire...

AB

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