Près de 10 heures d’audition pour le maire de Rabat à la police judiciaire
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- 25 avril 2016 --
- Maroc
Les choses s’accélèrent dans l’affaire du maire de Rabat Mohamed Sadiki et de son départ volontaire de la Redal en 2012. C’est le PAM – opposition au Conseil de la Ville – qui avait le premier sorti l’affaire et l’avait exposée sur la place publique. Sadiki avait pris au départ, en février, les choses à la légère, avec une certaine forme de mépris, avant sa convocation par la BNPJ pour le lundi 25 avril.
Arrivé sur les lieux ce lundi donc vers 9 heures, le maire de Rabat n’a quitté les locaux de la Brigade nationale de la police judiciaire qu’à 18 heures passées. Plus de neuf heures auront été nécessaires aux enquêteurs pour comprendre la situation reprochée à Mohamed Sadiki. Mais l’ont-ils vraiment comprise ? La suite de cette affaire le dira… Non-lieu ? Mise en accusation ? Re-audition ?
Mais comme le disent les cadres du PJD ? « Où est le crime », d’avoir quitté volontairement la Redal, pour un homme qui y a travaillé 27 ans ? Le premier adjoint du maire de la capitale Lahcen Omrani avait expliqué à PanoraPost que, contrairement à ce que prétendent les adversaires politiques de Sadiki, jamais un certificat pour troubles mentaux n’a été fourni par le concerné à son ancien employeur. « Mohamed
Sadiki soufrait de tension artérielle et avait dû demander son départ anticipé à la retraite », explique Omrani.
En conférence de presse dimanche 24 avril, Sadiki a affirmé que c’est l’ancien PDG de Redal qui lui avait suggéré de demander son départ volontaire, en 2012. C’est peut-être là que le bât blesse… En effet, pourquoi être passé, pour quitter, par les services médicaux de l’entreprise, et d’avoir laissé écrire à son sujet que « l’état de santé de Mohamed Sadiki justifie sa mise en réforme ».
Et puis, quand on est réformé, et qu’on le sait, comment peut-on se présenter à un mandat électoral, briguer la présidence de la capitale du pays, et assumer cette présidence ? Comment peut-on être le premier magistrat d’une grande ville – une fonction qui nécessite de la confiance – alors qu’on a pris des libertés avec la morale pour quitter son entreprise ?
Autant de questions auxquelles les enquêteurs de la BNPJ devront apporter des réponses. Dans l'intervalle, le chef du gouvernement, et du PJD, Abdelilah Benkirane est toujours silencieux... Mais l'avocat de Sadiki, Me Abdessamad el Idrissi, promet de politiser encore plus une affaire qui l'est déjà à ses yeux. Il faut dire que les élections ne sont pas très loin de nous...
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